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Le Message Islam
2 décembre 2014

Abû Ubayda Al-Jarrâh رضي الله عنه

 

بسم الله الرحمن الرحيم

 

« Chaque communauté à un garant parmi ses membres. Quand au garant de ma communauté, c’est Abû ‘Ubayda Al-Jarrâh. »

 Parole du Prophète Mohammad صلى الله عليه و سلم rapportée par Bukhârî et Muslim.

 

C’est grâce à Abû Bakr رضي الله عنه, dont il était l’ami, qu’Abû ‘Ubayda Ibn Al-Jarrâh est venu à l’Islam. Il fut donc parmi les premiers convertis qui se réunissaient à la maison de Compagnon Al-Arquan au début de la Révélation. Lors de la deuxième émigration en Abyssinie, il fut du nombre de ceux qui partirent chercher protection auprès du Négus sur la recommandation du Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم. Mais il ne tarda pas à retourner auprès du Prophète صلى الله عليه و سلم et à être présent à la journée décisive de Badr. Ce jour-là, notre compagnon fit preuve d’un courage exemplaire et d’une foi surhumaine.

 

Durant la bataille de Uhud, notre compagnon résista aux assauts des qurayshites. Il ne cessait de scruter l’endroit où se trouvait le Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم de peur qu’il ne lui arrive quelque chose de fâcheux. Il se souciait de la vie di Prophète صلى الله عليه و سلم plus que sa propre vie. Tout à coup, il vit avec effroi une flèche atteindre l’Envoyé de Dieu صلى الله عليه و سلم. Il se dégagea violemment de soldats ennemis qui l’entouraient et courut vers l’endroit où se trouvait le Prophète صلى الله عليه و سلم. Heureusement, ce dernier n’était que blessé. Du sang coulait de son visage béni. L’Envoyé de Dieu essuyait son visage en disant : « comment un peuple pourrait-il prospérer lorsqu’il blesse le visage de son Messager dont le seul tort est de les appeler à leur Seigneur ? » Notre compagnon s’approcha de ce dernier et vit que deux mailles provoquaient une effusion de sang. Sans perdre un instant, Abû ‘Ubayda s’approcha du visage du Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم et tira avec ses incisives les deux mailles. Il ne réussit pas à les arracher mais il perdit, hélas, ses incisives. L’essentiel pour lui était d’avoir soulagé le Prophète صلى الله عليه و سلم de ses blessures.

 

Cet homme exceptionnel par sa foi et son engagement pour l’Islam avait gagné toute la confiance et l’estime du Prophète صلى الله عليه و سلم à tel point que celui-ci l’avait surnommé « Le garant de la communauté ». Les raisons ayant amené le Prophète صلى الله عليه و سلم à le surnommer ainsi sont les suivantes : un jour, une délégation de chrétiens de Najrân vint à Médine pour se convertir. A la fin de la cérémonie d’allégeance, les membres de celle-ci dirent au Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم : « Délègue-nous un de tes compagnons pour nous servir de juge. » Le Prophète صلى الله عليه و سلم leur répondit : « Revenez ce soir et je vous indiquerai l’homme le plus apte à vous servir de juge. » ‘Umar dira alors : « Je partis très tôt à la prière de midi dans l’espoir que je serai la personne à laquelle faisait allusion le Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم. A la fin de la prière, le Prophète صلى الله عليه و سلم se mit à regarder à droite et à gauche comme s’il cherchait quelqu’un. Je me mis alors à lever la tête de façon à attirer son attention, mais il continua à scruter l’assistance jusqu’à ce qu’il vit Abû ‘Ubayda. Il l’appela alors et lui dit : « Vas avec eux et juge leurs différends en toute équité. » Voyant cela, je me suis dit : « Ubayda a eu cette faveur. »

 

C’est dire combien le Messager صلى الله عليه و سلم estimait et appréciait ce compagnon. Il faut dire aussi que cet homme exceptionnel fut toujours à la hauteur des responsabilités qu’on lui confiait. Un jour, l’Envoyé de Dieu صلى الله عليه و سلم lui confia le commandement d’une expédition composée de trois  cent hommes afin d’intercepter une caravane appartenant à Quraysh. Ils n’avaient comme provision qu’un sac de dattes et de l’eau. La distance à parcourir était très longue et la route périlleuse, mais Abû ‘Ubayda tenait à remplir cette mission. Comme les provisions étaient limitées, les membres de l’expédition ne mangeait qu’une poignée de dattes chacun. Lorsque celles-ci commencèrent à s’épuiser, ils en arrivèrent à manger une seule datte par jour. Une fois les dattes épuisées, ils furent réduits à ramasser les feuilles des arbres, à les écraser et à les mâcher en les accompagnent d’eau. C’est pour cette raison que cette expédition fut appelée dhât al-khabt (celle des feuilles mortes). La responsabilité de cette mission fit oublier à ‘Ubayda et à ses compagnons les affres de la faim et la fatigue du voyage. Leur seul souci était de mener à terme la mission dont les avait chargés le Prophète صلى الله عليه و سلم.

 

Abû ‘Ubayda fut toujours fidèle à son serment d’allégeance fait au Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم lors de sa conversion à l’Islam. Il fut ainsi de tous les événements et de toutes les batailles où le destin de l’Islam se décidait. Jamais il n’avait failli à son surnom de « garant de la communauté ».

 

Après la mort du Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم, ‘Umar Ibn Al-Khattâb voulut prêter serment d’allégeance à Abû ‘Ubayda, le jour de la fameuse réunion de la Saqîfa, il lui dit : Abaisse ta main que je te prête serment d’allégeance car j’ai entendu le Messager صلى الله عليه و سلم  dire : « Chaque communauté a un garant parmi ses membres. Quant au garant de ma communauté, c’est Abû ‘Ubayda.» Et notre compagnon de lui répondre : « Il n’est pas question pour moi de prendre la place d’un homme à qui le Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم avait confié le soin de nous diriger dans les prières, ce qu’il fit jusqu’à la mort du Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم. » C’est ainsi qu’il désista au profit d’Abû Bakr en le servant durant tout son califat avec fidélité et loyauté.

 

Il en fut de même avec ‘Umar qui lui confia à plusieurs reprise le commandement des armées musulmanes. Mais notre compagnon ne se laissa jamais griser par le pouvoir et se considéra toujours comme un simple soldat parmi tant d’autres. L’exemple suivant montre à quel point l’humilité de ce compagnon était admirable. En effet, dès son accession au califat, ‘Umar décida de relever Khâlid Ibn Al-walîd du commandement des armées musulmanes en Syrie et de remplacer par Abû ‘Ubayda. Ce dernier, à qui un émissaire du Calife avait remis un message l’informant de cette décision, garda le secret et n’en révéla rien à son chef Khâlid. Il le laissa continuer son commandement sans l’informer de la teneur du message du calife.  Ce n’est qu’une fois les conquêtes terminées, que notre compagnon montra le message du calife à Khâlid. Ce dernier, après l’avoir lu, dit à Abû ‘Ubayda : « Que Dieu te fasse miséricorde ô Abû ‘Ubayda ! Pourquoi ne m’as-tu pas remis cette lettre dès sa réception ? » Abû abayda lui répondit : « Je n’ai pas voulu briser tes offensives victorieuses et puis ce n’est pas le pouvoir ni les biens de ce bas monde qui nous intéressent. Ne sommes-nous pas tous frère en Dieu ? »

 

Après la conquête de Damas, le Calife ‘Umar nomma Abû ‘Ubayda gouverneur de la ville. Celui-ci donnera alors la pleine mesure de ses qualités de justice, d’humilité et de détachement des biens de ce monde que ‘Umar exigeait de ses gouverneurs. Un jour, lors d’une visite à Damas, ‘Umar se rendit chez son gouverneur et vit qu’il n’y avait aucun meuble dans sa demeure à l’exception de son bouclier, de son épée et de sa selle. ‘Umar lui demanda en souriant : « Pourquoi n’achètes-tu pas pour toi-même ce que les gens achètent ? »

 

Abû ‘Ubayda lui répondit : « Ô émir des croyants, cela me donnera envie de faire la sieste ! » En effet, ce compagnon de la première heure ne connaissait jamais le repos. S’il n’était pas en adoration de nuit et de jour, s’il n’était pas au service de ses administrés, il était en campagne pour d’autres conquêtes de l’Islam.

 

Un jour, une terrible peste se propagea en Syrie ou Abû ‘Ubayda était en campagne à la tête des armées musulmanes. De nombreux habitants de Syrie périrent à la suite de cette épidémie. Ceci amena ‘Umar à envoyer un message urgent à Abû ‘Ubayda dans lequel il disait : « Si mon message que voici te parvient la nuit n’attends pas le jour pour me rejoindre. » Abû ‘Ubayda prit connaissance du message puis dit à ses hommes : « J’ai compris les intentions du calife. Il veut préserver ce qui ne peut être préservé. » Ensuite, il répondit en ces termes : « Ô émir des croyants ! J’ai compris combien tu as besoin de moi. Mais je suis dans une armée de musulman et je n’éprouve aucun désir de me préserver de ce qui les atteint. Je ne veux pas les quitter jusqu’à ce que Dieu accomplisse sa volonté à mon égard et à leur égard. Alors de grâce, lorsque ma réponse te parviendra, délie-moi de ta décision et laisse-moi demeurer là où je suis. » En lisant la réponse de son gouverneur, ‘Umar se mit à pleurer. Ceux qui étaient avec lui dirent : «  Est-ce Abû ‘Ubayda qui vient de mourir, » Il leur répondit : « Non, mais il ne va pas tarder à partir. » En effet, la terrible épidémie ne tarda pas à le toucher et il tomba malade. Sentant sa fin proche, il fit réunir ses hommes et leur dit : « Je vous laisse ces recommandations qui vous apporteront le bonheur tant que vous y demeurerez attachés : faites la prière, jeûnez le mois de ramadan, donnez les aumônes, faite le grand et le petit pèlerinage, portez-vous conseil les uns les autres et portez conseil à vos gouvernants. Ne les trompez pas et ne laissez pas la vie d’ici-bas vous séduire. Même si un homme arrive à vivre mille ans, il n’aura pas d’autre échappatoire que de passer par la voie que je m’apprête à emprunter. Que la prière et le salut de Dieu soit sur vous ! » Il se tourna ensuite vers Mu’âdh et lui dit : « Ô Mu’âdh ! Charge-toi de diriger la prière. » Il rendit l’âme quelques instants après.

 

Après la prière des morts, Mu’âdh fera son éloge posthume en ces termes : « Ô hommes ! Vous venez de perdre un être exceptionnel dont je n’ai jamais vu de pareil dans sa piété, sa pureté de cœur, sa soif de l’Au-delà et sa sollicitude envers les gens. Demandez pour lui la miséricorde de Dieu, il vous sera fait miséricorde. »

 

C’est ainsi que, depuis ce jour, repose dans la terre de Jordanie le corps noble et pur d’un juste, d’un homme exceptionnel que le Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم avait qualifié de garant de la communauté.

 

Tiré du livre les compagnons du Prophète (tome 1)

Les premiers hommes de ‘Islam de Messaoud abou Oussama

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