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Le Message Islam
2 décembre 2014

La douceur dans le comportement

 

بسم الله الرحمن الرحيم

 

Shaikh Muhammad ibn Salih Al-‘Uthaymin رحمه الله

 

 

Question :

 

Il y a certains jeunes qui s’accrochent à leurs avis (positions) et ils reprochent aux autres de ne pas prendre les mêmes avis qu’eux, et cela peut les amener se calomnier ou s’insulter, quel est votre avis sur la question ?

 

Réponse :

 

Je vois que c’est une des ruses de Shaytan, afin de corrompre les liens religieux de fraternité et d’amour qu’il y a entre les gens. Lorsque Shaytan a vu la victoire (des musulmans) à l’époque du prophète صلى الله عليه و سلم et la force de l’islam, il a désespéré d’être adoré dans la péninsule arabique, mais il n’a pas désespéré de les amener à se quereller entre eux, et c’est ce qui arrive. Nous voyons qu’il est obligatoire aux jeunes, et aux moins jeunes, de craindre Allah, et d’entretenir de bons rapports, comme Allah l’a ordonné :


{Craignez Allah, maintenez de bonnes relations entre vous et obéissez à Allah et à Son messager, si vous êtes croyants.}

 

Que leurs préoccupations ne soient pas les « on dit » et de poser beaucoup de questions. Au contraire, chaque personne doit voir où est le bienfait pour sa religion et le mettre en application. Quant au fait que les gens s’opposent, en se diffamant (s’insultant) sans raison valable est une grave erreur. Et lorsqu’on a interrogé le prophète صلى الله عليه و سلم au sujet de la calomnie (ghîba), il dit :

« Dire de ton frère ce qu’il déteste »
,

le compagnons dit : « et si ce que l’on dit est vrai ? »,

il dit : « Si tu dis vrai, tu l’as calomnié, et si c’est faux, tu as menti sur lui » (rapporté par Muslim).

Et calomnier les savants et les gouverneurs est plus grave encore, car en calomniant les savants, on diminue la valeur du savant aux yeux des gens, et s’il perd de sa valeur à leurs yeux, ils n’accepteront plus de lui ce qu’il dit et ce qu’il montre de la législation d’Allah. En calomniant le savant, on l’insulte et on empêche les gens de profiter de ce qu’il peut enseigner de la législation d’Allah. Calomnier les gouverneurs est aussi très grave, car si les gouverneurs perdent de l’importance aux yeux des gens, ils ne leur obéiront plus, ils les détesteront, leur désordre apparaîtra et la paix disparaîtra, c’est pourquoi Allah dit :

 

{Ô vous les croyants ! Obéissez à Allah, et obéissez au Messager et à ceux d’entre vous qui détiennent le commandement.}


Cela désigne les savants et les gouverneurs, et si on nous a ordonné de leur obéir dans tout ce qui n’est pas une désobéissance à Allah, il nous est obligatoire de les respecter et de respecter leur honneur. Si nous connaissons une faute ou une erreur de l’un d’eux, il nous est obligatoire de le conseiller jusqu’à ce que le problème disparaisse.

Les jeunes ne doivent pas s’accrocher aux personnes, mais ils doivent accepter la vérité de quiconque, et la divergence ne doit les amener à se détester et à se calomnier, car cela n’est aucunement permis.

Liqa’at al-bab al-maftuh (n°1500)

 

La douceur dans le comportement dans N- LE COMPORTEMENT MUSULMAN s16

 

 

Nous voudrions ajouter à la parole du shaikh en donnant un exemple du rang des savants et du comportement à adopter en cas de divergence.

A notre époque, une des oppositions les plus marquées est sans doute celle qui a opposé deux montagnes de science : shaikh Muhammad Nasir Din Al-Albani et shaikh Hamud At-Tuwayjiri. Ces deux savants n’ont cessé de se répondre, par livre interposé, sur des questions sur lesquelles ils étaient en divergence. Les propos sont parfois très durs, mais toujours appuyés de preuves et de paroles des salafs. Shaikh Falah Ibn Isma’il, qui a connu ces deux savants, nous raconte quelles étaient leurs relations :

« Vous savez que shaikh Al-Albani, sur de nombreuses questions, a des avis (spécifiques), sur lesquels beaucoup de savants du Najd et d’Arabie saoudite sont en désaccords. Et peut être que certains étudiants en science ont lu les répliques entre shaikh Al-Abani et shaikh Hamud At-Tuwayjiri. Lorsque nous avons commencé l’étude de la science, nous lisions (ces répliques), des paroles très dures, et nous pensions, comme c’est le cas aujourd’hui, qu’il est certain que si shaikh Al-Albani venait de ce côté, shaikh At-Tuwayri s’en irait en de l’autre, d’après ce que nous lisions.

 

Nous habitions à Médine, mais tous les ans nous restions un certain temps à Ryadh. Nous étions donc à Ryadh, et nous avons rendu visite, chez lui, à shaikh Hamud At-Tuwayjiri, car nous avions plusieurs questions à lui poser. Nous étions avec son fils ‘Abdallah et nous sommes restés longtemps avec le shaikh, nous priions (à la mosquée) et nous revenions, jusqu’après la prière du ‘isha. Sûrement que la plupart d’entre vous ne le connaissent pas, il avait une grande prestance, ce qui est rare parmi les gens, et lorsque nous lui parlions, nous pesions nos mots, au contraire shaikh ‘Abdel ‘Aziz (Al-Shaikh) est doux, il plaisante avec toi. Alors que shaikh Hamud ne riait pas, parlait peu, bougeait peu. A la fin du cours, dans la nuit, le shaikh nous dit : « vous serez encore à Ryadh demain ? » Nous répondîmes : oui, il dit : « Si c’est le cas venez déjeuner avec nous demain » (Nous étions très content) déjeuner avec le shaikh, c’est un grand bienfait ! Il nous dit : « Venez déjeuner demain car nous avons un invité : shaikh Muhammad Nasir Din Al-Albani » nous étions encore plus heureux d’entendre le nom du shaikh que de manger le lendemain avec lui ! Mais nous étions étonné ! Al-Albani et Hamud At-Tuwayjiri, et oui c’était vrai, Al-Albani était invité à manger chez shaikh Hamud At-Tuwayjiri.

 

Le lendemain nous sommes arrivés avant la prière du Dhohr pour voir comment serait la rencontre entre les deux shaikh. Après la prière nous nous sommes assis dans le bureau du shaikh, quand un des enfants du shaikh vint avertir que shaikh (Al-Albani) était arrivé. Shaikh (Hamud) s’est levé et tout le monde l’a suivi jusque dans la rue pour accueillir shaikh Al-Albani. Ils se sont embrassés longuement, puis (shaikh Hamud) a fait entrer (shaikh Al-Albani) et il n’est entré qu’après lui et en lui disant : « tu es chez toi ». Shaikh Al-Albani s’est assis à côté de shaikh Hamud et peu de temps après est arrivé le café, 3 thermos dont un près de shaikh Hamud. Dès que le thermos est arrivé, shaikh Hamud s’est levé et l’a pris des mains de son enfant et tout le monde dans la pièce s’est précipité pour ne pas que le shaikh serve. Il dit : « Par Allah, personne ne servira shaikh Muhammad Nasir Din Al-Albani si ce n’est Hamud At-Tuwayjiri ! ». Il servait le café et shaikh Al-Albani lui disait « assied-toi shaikh ! » car chez nous il faut être debout devant l’invité pour servir le café, jusqu’à ce qu’il soit repu, il ne faut pas s’asseoir. Et il répétait : «Par Allah, personne ne servira shaikh Muhammad Nasir Din Al-Albani si ce n’est Hamud At-Tuwayjiri ! ». Il servait et shaikh Al-albani disait : « cela suffit », shaikh disait : « non, bois encore », jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus. Cela nous a beaucoup étonné et beaucoup appris dans le comportement.

 

Voilà le comportement des savants, ils sont en divergence, mais sur la science, ils ne se détestent pas, ne se tournent pas le dos, ne rompent pas les liens, ne s’insultent pas. Nous avons trouvé un tel amour entre les deux shaikh ! Nous lisions leur propos et nous disions : c’est dur, mais c’est vrai ! C’est cela le comportement des savants. A la fin de l’assise, nous avons demandé au fils du shaikh, ‘Abdallah : « Comment cela se fait-il ? ». Il nous dit : « Tous les ans, lorsque shaikh Al-Albani vient à Ryadh, obligatoirement il vient déjeuner ou dîner chez mon père ». Voilà le comportement dont nous avons besoin, il faut qu’il y ait de la miséricorde, de l’amour, de l’union entre nous. Le prophète صلى الله عليه و سلم dit : « Aucun d’entre vous ne sera (véritablement) croyant tant qu’il n’aimera pas pour son frère ce qu’il aime pour lui-même ». Si nos frères se trompent sur le chemin, nous les haïssons ? Par Allah, non ! Nous sommes miséricordieux avec eux et nous les conseillons jusqu’à ce qu’ils reviennent à la vérité, et nous n’arrêtons que lorsque que nous voyons qu’ils sont revenus à la vérité. Il faut que nous ayons un bon comportement avec eux.

 

Et il y a une autre histoire avec shaikh Hamud, une fois un étudiant dans une assise du shaikh, lui lisait un livre et il a fait allusion à shaikh Al-Albani en disant : « et certains disent », il n’a pas dit : « Shaikh Al-Albani a dit ». Shaikh Hamud lui dit : « Arrête ! Qui a dit ça ! Qui sont « certains » ? Tu veux dire shaikh Al-Albani. Crains Allah ! C’est un imam des imams de la sunna, Allah a secouru par lui la sunna et a brisé l’innovation ! » Puis il ordonna qu’on fasse sortir cet étudiant de chez lui, alors qu’il y a entre eux des répliques. Mais si ces répliques sont scientifiques, elles ne divisent pas les musulmans. Mais ceux-là (ceux qui divisent et critiquent les savants), les pauvres, n’ont aucune science. Nos enseignants à Médine écrivent des répliques scientifiques et cela énerve (ces gens). Pourquoi ? Car ils ne lisent pas les livres de science, mais ils s’accrochent à un groupe et disent « Hassan Al-Banna a dit cela… », Hassan Al-Banna n’est pas préservé de l’erreur !

 

Avant cela nous avons rappelé que dans le Qur’an, Allah fait des reproches à Nuh, ainsi qu’à Muhammad صلى الله عليه و سلم de la meilleure manière. Et toi, tu veux faire de tel ou tel prêcheur quelqu’un de préservé de l’erreur et qu’il ne faut pas parler de ses erreurs, non mes frères, la religion d’Allah est plus en droit qu’on s’accroche à elle que les hommes. Regardez ‘Abdullah Ibn ‘Abbas, à cette époque, il est apparu que certains compagnons s’accrochaient aux avis de Abu Bakr et ‘Umar. Qui ? Abu Bakr, le meilleur des hommes après les prophètes ! Les compagnons s’y accrochaient, à chaque fois que ‘Abdullah Ibn ‘Abbas leur disait quelque chose, ils lui disaient : « oui mais Abu Bakr a dit ceci, ‘Umar a dit cela… ». Ils n’ont pas dit : As-Shafi’i a dit, Ahmad, Abu Hanifa, Sayed Qutb, non ! Abu Bakr et ‘Umar ! Qu’a fait ‘Abdullah Ibn ‘Abbas ? Il s’est énervé : « Par Allah, il s’en faut de peu que des pierres ne tombent du ciel sur vous ! Je vous dit le messager d’Allah a dit et vous me dites Abu Bakr et ‘Umar ont dit ! » Mes frères, cela était pour Abu Bakr et ‘Umar, alors qu’en est-il pour ceux qui sont moindres qu’eux.

 

Montrer les erreurs est la voie de base, la voie du Qur’an et de la sunna, mais les gens sont loin du Qur’an, de la sunna, de la vie des compagnons, de la vie des pieux prédécesseurs. Les compagnons répliquaient l’un sur l’autre, mais avec amour, affection, union. Il faut que nous fassions la différence entre l’insulte, l’injure et le fait de montrer les erreurs. Montrer les erreurs avec un bon comportement est un acte d’adoration par laquelle nous adorons Allah. Nous demandons à Allah qu’il nous accorde, ainsi qu’à vous, le succès. »

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