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Le Message Islam

9 décembre 2014

L’époux doit-il verser les frais du Hadj de sa femme?

 

بسم الله الرحمن الرحيم

 

Question :

Il y a une épouse qui ne possède pas les frais du Hadj (grand pèlerinage) tandis que son époux est riche. Est-il obligatoire pour lui, selon les lois islamiques de subvenir aux dépenses du Hadj de son épouse?

 

Réponse :

L’époux n’est pas obligé selon les lois islamiques, de subvenir aux dépenses du Hadj de son épouse même s’il est riche, mais s’il le fait, cela sera un acte de bienséance, tandis qu’elle n’est pas obligée d’accomplir le Hadj, puisqu’elle est incapable de fournir ses dépenses.

 

L'époux doit-il verser les frais du Hadj de sa femme? dans P- FATWAS SPECIFIQUES A L'HOMME li59

 

Question :

Je suis un citoyen égyptien et un chef de famille de deux enfants et d’une épouse. Mon salaire en Egypte me suffit à peine à subvenir aux besoins nécessaires de la vie de tous les jours, et je n’ai aucun autre revenu. J’ai travaillé dans un des pays du Golfe pendant quatre ans, et j’ai pu collecter une certaine somme d’argent que j’ai déposée à une banque islamique afin qu’elle me rapporte un revenu qui m’aidera à satisfaire aux exigences de la vie, de manière à ce que ce salaire et ce revenu nous suffisent, tant bien que mal, moi et ma famille. Est-ce que je suis obligé de retrancher une partie de cette somme pour les dépenses du Hadj (grand pèlerinage)? Et est-ce que je suis obligé d’accomplir le Hadj, en dépit de ces conditions? Sachant que si je retire une partie de cette somme de ma banque pour les dépenses du Hadj, cela affectera mon revenu mensuel et me surchargera au niveau des dépenses.

 Que me conseillez-vous, ô noble cheikh? Puisse Allah vous rétribue par tout le bien

 

Réponse :

Si ton état est comme celui que tu as mentionné, alors tu n’es pas obligé d’accomplir le Hadj, à cause de l’incapacité légitime. Allah عز و جل dit :

{Et c’est un devoir envers Allah pour les gens qui possèdent les moyens, d’aller faire le pèlerinage de la Maison.}

Il dit aussi:

{Craignez Allah, donc autant que vous pouvez}

et dit :

{et Il ne vous a imposé aucune gêne dans la religion}

 

Qu’Allah vous accorde la réussite et que la paix et le salut soient sur notre Prophète Mohammad, ainsi que sur sa famille et ses compagnons

 

Question 4 et 7 de la Fatwa numéro ( 10701 )

Le Comité Permanent des Recherches Scientifiques et de la Délivrance des Fatwas

Président : Ancre`Abd-Al-`Azîz ibn `Abd-Allah ibn Bâz رحمه الله

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9 décembre 2014

Mus’ab Ibn ‘Umayr رضي الله عنه

 

بسم الله الرحمن الرحيم
 

 

« J’ai vu Mus’ab Ibn ‘Umayr à la Mecque alors qu’il n’avait pas son pareil dans la considération et les faveurs de ses parents. Mais il a tout abandonné pour l’amour de Dieu et Son Messager » [ Parole du Prophète Muhammad صلى الله عليه و سلم, rapportée par At-Tabarani, Al-Bayhaqî, Al-Hakîm et Abû Nu'aym sans sa Hilya. ]

 

Dans les cercles de la jeunesse dorée et raffinée de la Mecque, Mus’ab Ibn ‘Umayr رضي الله عنه passait pour être la vedette et la coqueluche. Sa présence égayait l’assistance et sa compagnie donnait un plus aux soirées mondaines.

Il est vrai que ce jeune homme avait tous les atouts pour plaire. Issu d’une famille noble et aisée de la Mecque, il avait les faveurs de ses parents qui le gâtaient et cédaient à tous ces caprices. On disait à la Mecque qu’aucun jeune homme n’avait été aussi gâté par ses parents autant que le fût Mus’ab.

Toujours élégant, soigné, parfumé, il ne vivait que pour les soirées mondaines et les rencontres joyeuses où il mettait en valeur son charme. L’insouciance marquait la vie de ce jeune homme qui faisait la fierté de ses parents. Toutes les jeunes filles de la Mecque convoitaient son coeur et aspiraient secrètement à le conquérir. On rapporte que lorsque Mus’ab sortait dans les rues de la Mecque, toutes les jeunes filles des familles nobles de Quraysh se mettaient à leur fenêtre dans l’espoir d’attirer son attention. Chacune d’elle rêvait d’être l’heureuse élue.

Comme tous les habitants de la Mecque, Mus’ab avait entendu parler de Muhammad صلى الله عليه و سلم et du message qu’il affirmait recevoir du Ciel. Comme tous les habitants de la Mecque, il connaissait les qualités d’honnêteté et de sincérité par lesquelles se distinguait Muhammad  parmi ses concitoyens. Mais plus que cela, les paroles que Muhammad صلى الله عليه و سلم récitait semblaient avoir une grande influence sur l’esprit du jeune Mus’ab qui découvrait pour la première fois combien était vaniteuse et illusoire la vie qu’il avait toujours menée.

Une véritable transformation s’opéra en lui. Il se mit à fréquenter la maison d’Al-Arqam où le Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم se réunissait avec ses premiers compagnons رضي الله عنهen s’imprégnant avidement des paroles que celui-ci prêchait de la part de son Seigneur  عز و جل. Les versets du Coran agissaient sur son âme qui découvrait sa véritable vocation. Elle répondit alors à l’appel émanant de la Vérité éternelle et entra dans la communion des élus.

Mus’ab رضي الله عنه était devenu un musulman convaincu et un disciple fervent du Prophète صلى الله عليه و سلم. Il ne le quittait plus, s’imprégnant de son comportement moral et spirituel et apprenant de lui la sagesse et les vérités révélées.

L’Envoyé de Dieu صلى الله عليه و سلم avait, de son côté, beaucoup d’estime pour ce jeune homme à la foi si profonde et à la passion si forte, qui avait tout abandonné pour l’amour de Dieu et de Son Messager صلى الله عليه و سلم, supportant toutes les épreuves et acceptant tous les sacrifices.

En effet, la conversion de Mus’ab ne tarda pas à être connue et particulièrement de sa mère, la tendre mais néanmoins terrible Khunnas Bint Mâlik, dont la forte personnalité imposait le respect et la crainte. Autant cette femme aimait son fils et le gâtait, autant elle était capable de le punir et même de le renier. C’est ce qui arriva malheureusement, en dépit des précautions prises par Mus’ab pour garder sa foi secrète.

Un jour, alors qu’il entrait dans la maison d’Al-Arqam, il fut repéré par ‘Uthmân Ibn Talba qui s’empressa de rapporter la nouvelle à sa mère. Celle-ci entra dans une rage folle et promit de lui faire payer cher son sacrilège s’il ne revenait pas à la religion de ses ancêtres. Elle attendit son retour de pied ferme pour déverser sur lui sa colère. L’âme sereine et le cœur débordant de foi, notre pieux compagnon affronta sa mère et tous les dignitaires de Quraysh en leur récitant les versets du Saint Coran qui mettaient en exergue l’unicité de Dieu et les vérités de l’Au-delà.

La mère de Mus‘ab utilisa en vain tous les moyens de chantage pour le faire revenir sur sa décision. Mais Mus‘ab restait inébranlable. En désespoir de cause, elle l’enferma dans une pièce de la maison et le laissa sans boire et sans manger dans l’espoir qu’il revienne à de meilleurs sentiments vis-à-vis de ses divinités. Mus’ab رضي الله عنه demeura ainsi jusqu’à l’arrivée du temps de l’émigration en Abyssinie.

Il trompa alors la vigilance de sa mère et de ceux qui le gardaient et rejoignit ses frères dans la foi, en partance pour l’Abyssinie. Il demeura dans cette lointaine contrée, s’adonnant à l’adoration de Dieu jusqu’à ce que le Messager de Dieu le rappela avec ses compagnons. À son retour à la Mecque, il était métamorphosé. Ceux qui le voyaient ne le reconnaissaient plus.

Le jeune homme, élégant et raffiné qu’il était, avait laissé la place à un ascète, vêtu à longueur de journée d’une soutane en haillons, ne se souciant nullement de ce bas monde et de ses plaisirs. Un jour, alors qu’il passait devant le Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم et quelques-uns de ses compagnons رضي الله عنه, ceux-ci le virent et baissèrent les yeux. Des larmes coulèrent de leurs yeux. L’Envoyé de Dieu صلى الله عليه و سلم le regarda avec douceur et compassion, puis dit :

« J’ai vu Mus’ab Ibn ‘Umayr à la Mecque alors qu’il n’avait pas son pareil dans la considération, abandonné de tous pour son amour pour Dieu et Son Messager »

Sa mère, qui avait espéré un renoncement à sa nouvelle foi, avait fini par désespérer en le voyant déterminé dans sa foi et sa ferveur. Elle le chassa alors, le déshérita et le renia, pensant ainsi que cette terrible punition allait le faire fléchir. Mais c’était peine perdue car notre pieux compagnon venait de découvrir sa raison de vivre. Certes, il continuait à aimer sa mère et, de ce fait, fit tout son possible pour qu’elle aussi soit illuminée par la Lumière de l’islam et ne soit pas du nombre des égarés. Mais hélas, en dépit de ses supplications répétées, celle-ci demeura aveugle devant la Lumière qui s’étalait sous ses yeux. Ils se quittèrent alors et chacun suivit son destin.

Mus’ab رضي الله عنه venait de quitter l’aisance et le luxe dans lesquels il vivait. La faim et les privations devenaient le lot quotidien dans sa vie. Mais il avait choisi de son plein gré ce mode de vie et trouvé tout son bonheur. Il avait compensé les privations du corps par l’amour de l’âme pour la beauté divine. Sa foi profonde, sa piété sincère et sa sagesse faisaient de lui un des compagnons les plus proches et les plus estimés du Prophète صلى الله عليه و سلم.

Ce dernier l’aimait beaucoup et admirait sa grande ferveur et son engagement total pour sa foi. Bien qu’il était très jeune par rapport à d’autres compagnons plus âgés et plus éprouvés que lui, c’est à lui que l’Envoyé de Dieu confia la mission, ô combien noble, d’être le premier ambassadeur et le précurseur de l’islam à Yathrib.

En effet, après la première rencontre d’Al-’Aqaba entre le Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم et les douze délégués de Yathrib, il fut décidé l’envoi d’un émissaire chargé de prêcher et d’enseigner les préceptes de l’islam aux gens de Yathrib. Notre compagnon fut choisi par le Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم pour mener à bien cette mission capitale pour l’islam. Quelques mois seulement après son arrivée à Médine, l’islam avait déjà pénétré la majeure partie des foyers, à tel point qu’à la deuxième rencontre d’Al-’Aqaba, un an après, ils étaient 70 doyens des Ansârs à venir faire serment d’allégeance au Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم.

C’est dans la demeure du compagnon Assad Ibn Zurâra que Mus’ab رضي الله عنه s’installa. Avec cet autre illustre chef chez les Ansârs, il parcourait les rues de Médine, rendait visite aux gens, en prêchant la parole de Dieu et en les appelant au Salut. Ses connaissances du Livre de Dieu et des sentences de Son envoyé, ajoutées à sa sagesse et à ses dons d’orateur, firent grande impression sur les habitants de Médine et les subjuguèrent jusqu’aux plus hostiles d’entre eux. C’est ainsi que l’un de ceux-ci, du nom de Usayd Ibn Hudayr, un des maîtres de la tribu des Banû ‘Abd Al-Ashbal, décida de chasser cet intrus venu de la Mecque avec une nouvelle religion pour détourner les gens de Yathrib de leurs croyances ancestrales. Armé de sa lance, le terrible Usayd partit à la recherche de Mus’ab رضي الله عنه avec la ferme résolution de lui intimer l’ordre de quitter Yathrib et de ne plus y remettre les pieds.

Lorsque les musulmans qui entouraient Mus‘ab virent arriver Usayd, l’air farouche et hostile, ils montrèrent quelques craintes ; notre compagnon les rassura, gardant un air calme et serein, le calme et la sérénité que procurent la foi et la confiance en Dieu. Usayd s’adressa à Mus’ab رضي الله عنه en des termes qui dénotent une grande hostilité. Il lui dit :

« Pourquoi es-tu venu chez nous, trompant et corrompant les plus faibles d’entre nous ?  Va-t-en de notre ville, si tu ne veux pas qu’il t’arrive malheur. »
Et il brandit sa lance en signe de menace. Mais la sérénité de l’ambassadeur du Prophète صلى الله عليه و سلم ne fut nullement affectée par les menaces du terrible Usayd. Il lui répondit imperturbable et le visage souriant :
« Ô frère des arabes ! Assieds-toi d’abord et écoute ce que j’ai à te dire. Si mes paroles te plaisent, tu les acceptes, sinon nous cesserons une fois pour toutes de t’importuner. »

Paroles sages et sensées qui suscitèrent l’accord de Usayd. Il dit à Mus’ab رضي الله عنه :

« Tu dis vrai. »

Il posa sa lance par terre et prit place parmi l’assistance.

Avant que Mus’ab n’eut terminé son prêche, Usayd était déjà musulman. Les paroles douces et véridiques qui sortaient du coeur de Mus‘ab رضي الله عنه le subjuguèrent et le marquèrent jusqu’aux tréfonds de l’âme. Il s’exclama

« Quelles sont belles et véridiques ces paroles ! Que faut-il faire pour adhérer à cette religion ? »

On lui répondit :  

« Purifie ton corps et tes habits et témoigne qu’il n’y a d’autre divinité que Dieu et que Muhammad est l’Envoyé de Dieu. »

 

Usayd fit avec une extraordinaire ferveur ce qu’on lui demanda de faire et il revint, mais cette fois-ci le visage souriant et bienveillant, proclamer sa conversion à l’islam. La nouvelle de son adhésion à la foi prêchée par Mus’ab se propagea, telle une traînée de poudre, dans toute la ville. Son exemple inspira d’autres illustres dignitaires de Médine.

Tour à tour, ce furent Sa’d Ibn Mu’âdh puis Sa’d Ibn Ubâda رضي الله عنه qui vinrent proclamer leur conversion, suivis par de nombreux autres habitants de Yathrib. Quelques mois après, la lumière de l’islam illuminait toute la ville de Yathrib, devenue depuis Médine l’Illuminée.

Et les jours passèrent… L’islam triomphait partout et gagnait les coeurs et les âmes grâce à des hommes de la trempe de Mus’ab Ibn ‘Umayr رضي الله عنه. Après Badr et la victoire éclatante des musulmans contre les païens qurayshites, la bataille de Uhud donna lieu à une autre confrontation entre le bien et le mal, entre la vérité et l’aveuglement.

Ce jour-là, de nombreux compagnons tombèrent martyrs sous les coups des païens. Parmi ces bienheureux, notre saint homme Mus’ab donna un bel exemple de sacrifice pour la foi. Avant le début de la bataille, le Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم lui confia l’étendard, en reconnaissance de sa bravoure et de son engagement. Mus’ab, conscient de cette responsabilité, se surpassa ce jour-là en luttant comme un lion, tenant d’une main l’étendard confié par le Messager de Dieu, et de l’autre, son épée qui donnait du fil à retordre.

En effet, lorsque la panique s’empara des musulmans et que certains d’entre eux s’enfuirent, notre compagnon fut de ceux qui restèrent fermes autour du Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم, faisant de leur corps un bouclier pour le protéger. Il dut alors subir les assauts acharnés des infidèles qui voulaient arriver jusqu’au Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم pour le tuer. Mus’ab رضي الله عنه reçut un premier coup qui lui trancha la main qui tenait l’étendard. II retint sa douleur et se mit à proclamer à la face de ses ennemis :

« Muhammad n’est qu’un Messager. D’autres messagers sont venus avant lui… »

Il prit l’étendard de l’autre main, mais un autre coup la lui trancha elle aussi. Il tint alors l’emblème avec les moignons de ses bras et le serra contre sa poitrine en répétant les mêmes propos. Un coup de lance l’atteignit et il tomba par terre avec l’étendard. Une fois la bataille terminée, le Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم et ses compagnons رضي الله عنه se mirent à sillonner le champ de bataille à la recherche de leurs martyrs. C’est alors qu’ils virent le corps de Mus’ab رضي الله عنه étendu sur le sable, les mains tranchées, serrant contre lui l’étendard de l’islam que lui avait confié l’Envoyé de Dieu صلى الله عليه و سلم et qu’il refusait de lâcher même dans la mort. Ils pleurèrent tellement à la vue de ce spectacle émouvant que leurs larmes mouillèrent le corps du martyr.

‘Abd Ar-Rahmân Ibn ‘Awf رضي الله عنه dira :

« Lorsque nous cherchâmes à ensevelir Mus’ab, nous ne trouvâmes pour lui servir de linceul qu’une courte cape, tellement courte que lorsque nous lui couvrions la tête, ses pieds apparaissaient et vice versa. »
A la fin, le Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم leur dira :

« Couvrez-lui la tête et mettez sur ses pieds des plantes de l’idhkhir. »

Ensuite, les yeux pleins de larmes, il regarda avec tendresse son compagnon martyr et lui dit en guise d’adieu :  « Je t’ai vu à la Mecque portant les plus beaux habits, la chevelure bien entretenue, et te voilà maintenant enseveli dans une grossière cape, la tête ébouriffée. »
Il صلى الله عليه و سلم ajouta :

« Il y a parmi les croyants des hommes qui ont été fidèles au serment fait à Dieu »
À la fin, il صلى الله عليه و سلم s’adressa à ses compagnons رضي الله عنه rassemblés autour de lui et leur dit :

« Ô gens ! Rendez-leur visite dans leur tombe et saluez-les. Par celui qui tient mon âme en Sa main, il n’y a pas de musulman qui les salue, jusqu’au jour de la Résurrection, sans qu’ils ne lui rendent son salut. »

 

Depuis ce jour, le corps béni de notre compagnon repose dans la terre de Uhud, là où il s’est si bien distingué par son courage, son héroïsme et son sacrifice pour la cause de l’islam.

 

Tiré du livre les compagnons du Prophète (tome 1)

Les premiers hommes de ‘Islam de Messaoud abou Oussama

9 décembre 2014

Le compagnon Suhayl ibn Amr رضي الله عنه

 

بسم الله الرحمن الرحيم

 

« Ô ‘Umar, peut-être que Suhayl prendra demain une position qui te réjouira.»

[ Parole du Prophète Muhammad صلى الله عليه و سلم , rapportée par Ibn Asâkir d'après le récit de 'Ubaydallah Ibn 'Umayr.]

 

C’était un ennemi acharné et irréductible du Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم et de l’islam. Il avait mis ses dons de tribun et de poète au service de la propagande qurayshite dirigée contre le Prophète صلى الله عليه و سلم.

 

Son redoutable sens de la diplomatie et sa réputation de fin négociateur furent utilisés par Quraysh lorsqu’il fallait ouvrir des négociations avec le Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم. Et c’est ainsi que son nom allait se confondre dans l’histoire avec le traité d’Al-Hudaybiya signé entre le Prophète صلى الله عليه و سلم et la tribu de Quraysh en l’an six de l’Hégire.

Ce jour-là, Suhayl fit preuve d’une intransigeance excessive en refusant que soit mentionné sur le parchemin du traité le terme de « Clément », qualifiant Dieu, et celui de Messager de Dieu, qualifiant le Prophète صلى الله عليه و سلم, en dépit des protestations des compagnons.

Mais le Messager de Dieu savait ce que ses compagnons ignoraient. Et c’est ainsi que le traité d’Al-Hudaybiya s’avérera être un vrai succès diplomatique pour la cause de l’islam.

Il en va de même pour Suhayl à qui beaucoup de compagnons en voulaient pour son hostilité contre l’islam mais que le Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم ménagea pour des raisons que lui seul connaissait.

 

En effet, lors de la bataille de Badr, Suhayl Ibn ‘Amr رضي الله عنه fut fait prisonnier par les musulmans avec d’autres qurayshites. ‘Umar رضي الله عنه qui lui en voulait terriblement, s’approcha du Prophète صلى الله عليه و سلم et lui dit :

« Ô Messager de Dieu ! Laisse-moi arracher les incisives à Suhayl pour qu’il ne puisse plus dénigrer. »

L’Envoyé de Dieu صلى الله عليه و سلم lui répondit :

« Ô ‘Umar, je n’ai pas le droit de mutiler quiconque afin que Dieu ne me mutile pas, bien que je sois prophète. »

Puis, il fit à ‘Umar رضي الله عنه  cette confidence :

« Ô ‘Umar, peut-être que Suhayl prendra demain une position qui te réjouira…»

 

Là aussi, l’observation du Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم s’avérera vraie… Le plus grand tribun de Quraysh, son plus fin diplomate, devint un des plus acharnés défenseurs de l’islam qu’il avait tant combattu. Et cette heureuse métamorphose ne fut possible que grâce à la grandeur d’âme et la magnanimité dont fit preuve le Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم lors de son entrée à la Mecque.

C’est en l’an huit de l’Hégire, en effet, que le Prophète صلى الله عليه و سلم, à la tête de quelques dix mille musulmans, marcha sur la Mecque d’où il avait été expulsé avec ses compagnons huit ans auparavant. Jamais la Mecque et ses environs n’avaient vu un tel monde discipliné scandant l’unicité de Dieu.

L’islam, qui ne comptait qu’un nombre restreint d’hommes et de femmes obligés de se cacher pour adorer Dieu était maintenant au fait de sa gloire et de sa puissance. La Mecque, voyant que toute résistance était vaine, ouvrit ses portes et retint son souffle. Qu’allait faire d’elle le Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم après qu’elle l’eût traité d’imposteur, torturé et persécuté ses compagnons jusqu’à ce qu’elle les ait chassés de leur terre natale ?

 Et c’est ainsi que la crainte de la vengeance pour les torts subis par les musulmans s’installa dans les coeurs des qurayshites. Suhayl Ibn ‘Amr رضي الله عنه était de ceux qui avaient cette impression. Laissons-le nous raconter lui-même ce qu’il avait ressenti ce jour-là :

« Lorsque le Messager d’Allah entra à la Mecque, je me suis réfugié chez moi et me suis barricadé. Ensuite, j’ai envoyé mon fils ‘Abdallah demander au Prophète de m’accorder l’amân (protection) et le pardon car je craignais pour ma vie. ‘Abdallah alla voir le Messager et lui dit :  » Ô Envoyé de Dieu ! Mon père demande de l’amân. Peux-tu le lui accorder ? »

Il lui répondit : « Oui, il a l’aman de Dieu, qu’il sorte sans crainte. »

Ensuite, l’Envoyé de Dieu صلى الله عليه و سلم s’adressa à ceux qui l’entouraient et leur dit : صلى الله عليه و سلم

Abdallah courut annoncer la bonne nouvelle à son père. Celui-ci s’écria alors :

« Par Dieu, il a été magnanime !»

Le Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم reçut ensuite les habitants de la Mecque inquiets quant à leur sort, et leur dit : « Ô peuple de Quraysh, qu’attendez-vous de moi ? »

Suhayl, qui venait de recevoir le pardon du Prophète صلى الله عليه و سلم, s’approcha et parla au nom des Quraysh.

Il dit : « Nous n’attendons que le bien. Tu es un frère généreux, fils d’un frère généreux…»

Le visage éclairé par un large sourire, le Messager صلى الله عليه و سلم les regarda avec affection puis leur dit :

« Allez, vous êtes libres ! »

 

Depuis ce jour-là, Suhayl رضي الله عنه ne sera plus le même homme. Ces paroles l’avaient troublé, bousculé et profondément bouleversé. Il pensa et repensa au cas de Muhammad صلى الله عليه و سلم et n’ arrivait pas à admettre qu’un tel homme aux qualités spirituelles et morales indéniables fût un imposteur.

Le Messager صلى الله عليه و سلم a dit vrai :

« Un homme raisonnable et noble ne peut ignorer l’islam… »

Et c’est ainsi, graduellement, que son coeur s’ouvrit à la lumière de l’islam, ce qui est admirable pour cet homme qui ne s’est pas converti par peur ou par contrainte, mais après une longue réflexion sur le Prophète et son message.

On rapporte que le jour de la bataille de Hunayn, il n’était pas encore musulman, et ce n’est que plus tard qu’il embrassa l’islam à Al-Ja’rana, près de la Mecque. Et là, il devint un musulman fervent et convaincu qui se surpassa pour faire oublier son passé.

Abû Bakr رضي الله عنه rapportera ce qui suit :

« J’ai vu Suhayl Ibn ‘Amr le jour du pèlerinage d’adieu, offrant au Messager de Dieu une bête qu’il sacrifia de sa main.
Ensuite, ce dernier se fit couper les cheveux et je vis Suhayl les prendre et les mettre sur ses yeux.
Je me rappelai alors le refus de Suhayl d’écrire « Au nom de Dieu, Clément et Miséricordieux »
et « Muhammad, Messager de Dieu » et je remerciai Dieu de l’avoir guidé… »

 

Ses contemporains ont tous témoigné de sa piété, de ses penchants pour la prière et le jeûne, de sa crainte révérencielle de Dieu et de sa passion pour le Saint Coran, qu’il entreprenait d’apprendre avec beaucoup d’efforts. Quant à ses dons de tribun et de diplomate, il les mettra désormais au service de l’islam, seulement de l’islam.

C’est ainsi qu’il prendra une position historique à la mort du Messager صلى الله عليه و سلم ; position qui redonnera à la communauté sa cohésion et sa stabilité après que celle-ci eût connu des moments de flottement et de panique, aussi bien à Médine qu’ à la Mecque.

Si, à Médine, Abû Bakr رضي الله عنه a su par sa grande sagesse remettre les choses dans l’ordre, à la Mecque, ce fut notre illustre compagnon Suhayl qui joua ce rôle décisif. Il rassembla les musulmans désorientés par la mort du Prophète صلى الله عليه و سلم et leur tint un discours admirable qui leur rendit leur sérénité et leur stabilité.

Il leur dit que Muhammad صلى الله عليه و سلم était un vrai messager et que sa mission était authentique, car ce n’est qu’après l’ avoir accomplie qu’il rendit l’âme. Maintenant qu’il est mort, ajouta-t-il son message est toujours là et leur devoir à eux est de suivre ce message et d’être fidèles à ses enseignements. Et c’est là que s’accomplira la prédiction du Prophète صلى الله عليه و سلم disant à ‘Umar :

« Ô ‘Umar. peut-être que Suhayl prendra demain une position qui te réjouira !»

 

Et à propos des incisives que ‘Umar رضي الله عنه voulait arracher, « Laisse-les ô ‘Umar, peut-être qu’un jour elles te plairont. », ‘Umar رضي الله عنه se remémora cette prédiction et rit longuement. Suhayl رضي الله عنه était maintenant un des plus ardents défenseurs de l’islam.

 Lorsque les armées musulmanes prirent le chemin menant aux empires romain et perse, Suhayl رضي الله عنه y prit sa place le plus naturellement du monde, en luttant, cette fois-ci, pour un idéal de salut et de justice pour les peuples asservis et soumis au règne des tyrans.

Le jour de la bataille d’Al-Yarmûk, il fit preuve d’un héroïsme légendaire, trouvant par là l’occasion d’effacer le souvenir de son passé d’ennemi de l’islam. Et il l’effaça aussi courageusement qu’admirablement.

Les armées musulmanes victorieuses revinrent à leur point de départ, mais Suhayl, lui, refusa d’y revenir en dépit de l’attachement qu’il éprouvait pour sa ville natale.

Un de ses compagnons, Abû Sa`d Ibn Fudhâla qui l’avait accompagné en Syrie rapporte à son sujet ce qui suit : « J’ai entendu Suhayl رضي الله عنه dire, alors que nous étions en Syrie :

« J’ai entendu le Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم dire :  » Celui qui consacre une heure de sa vie au service de Dieu a plus de mérites que celui qui oeuvre toute sa vie dans sa famille. »

Aussi, je me consacrerai là au service de Dieu et je ne retourne plus à la Mecque. » »

Et c’est dans les environs de la Palestine qu’il mourut, alors qu’il était mobilisé dans la voie de Dieu, prêt à tout moment à lutter pour la défense de l’islam et pour sa gloire.

 

Que Dieu soit satisfait de cet illustre compagnon repentant et plein de résipiscence !

 

Tiré du livre les compagnons du Prophète (tome 1)

Les premiers hommes de ‘Islam de Messaoud abou Oussama

9 décembre 2014

Salmân Al-Fârisî رضي الله عنه

 

بسم الله الرحمن الرحيم

 

 

« Salmân fait partie de notre famille. »

[ Parole du Prophète Muhammad صلى الله عليه و سلم Voir Sifât as-safawa d'Ibn al-Jawzî et Tarîkh al-Islâm de Dhahabî ]

 

La vie de ce compagnon رضي الله عنه fut une véritable et inlassable quête de la Vérité. C’est l’histoire d’une âme passionnée et assoiffée de Dieu, qu’elle chercha à travers plusieurs cultes et religions avant de Le trouver dans l’islam, la dernière et ultime Vérité.

Dans un récit émouvant, Salmân nous raconte lui-même les péripéties de son cheminement spirituel qui le mena vers le Prophète de l’islam صلى الله عليه و سلم dont il devint un des plus fidèles compagnons :

 

 « J’étais un persan originaire d’Ispahân. Notre village s’appelait Jayyân. Mon père était un des notables du village et un des hommes les plus en vue par leurs richesses et leurs connaissances dans la religion de Zoroastre. Moi-même, j’étais un adepte de la religion des Mages adorateurs du feu et j’avais tellement de ferveur pour cette religion qu’il m’arrivait de rester des heures durant devant le feu sacré pour attiser ses flammes à chaque fois qu’il risquait de s’éteindre. Mon père possédait, à quelques kilomètres de notre village, une ferme qui lui procurait beaucoup de richesses. Il entretenait lui-même cette ferme et y allait plusieurs fois par mois. Un jour, ne pouvant y aller, il me chargea de cette tâche. Sur mon chemin, je vis une église chrétienne où on célébrait le culte chrétien. C’était la première fois que je voyais une église chrétienne car mon père m’empêchait de sortir de notre village. Ma curiosité était telle que j’entrai à l’intérieur de l’église pour écouter les chants des fidèles. Leurs prières m’attirèrent et je me suis dit que cette religion était meilleure que la mienne. Je restai donc avec eux jusqu’au soir, oubliant et mon père et la tâche dont il m’avait chargé. Je sentis que cette religion m’attirait et me fascinait. Je demandai à ses adeptes d’où elle venait. On me répondit de Damas.

Une fois la nuit tombée, je revins chez moi où je trouvais mon père très inquiet à mon sujet. À sa question de savoir ce que j’avais fait, je répondis que j’avais fait la découverte d’une religion meilleure que la nôtre et que ceci m’avait amené à entrer dans l’église où les adeptes de cette religion faisaient leurs prières, et à rester avec eux jusqu’à oublier d’aller à la ferme.

Ces paroles déplurent à mon père qui essaya de me convaincre de la supériorité de notre religion sur celle des chrétiens, mais en vain, car je persistais à croire que la religion chrétienne était meilleure que la nôtre. Alors en désespoir de cause, et craignant que je n’abandonne ma religion pour celle des chrétiens, il m’enchaîna dans une chambre pour que je ne puisse sortir.

Or, je réussis à transmettre un message aux chrétiens leur disant que j’avais embrassé leur religion et que je voulais partir à Damas. Je les priai donc de m’informer du départ de la prochaine caravane pour Damas afin que je parte avec elle. Quelques jours après, on vint m’informer de me tenir prêt au départ :

Je me débarrassai donc de mes chaînes et m’enfuis en cachette de la maison pour rejoindre la caravane en partance pour la Syrie.

Là-bas, j’ai demandé aux chrétiens de m’indiquer où se trouvait le plus grand de leurs prêtres. Ils me répondirent que c’était l’évêque qui officiait à la grande église. J’allai le trouver et lui demandai la permission de rester dans son entourage et de le servir à condition qu’il m’apprenne les enseignements du christianisme. Il accepta et me permit de demeurer avec lui.

Je me rendis compte, quelque temps après, combien cet évêque était mauvais. Il n’hésitait pas à accaparer les aumônes destinées aux pauvres et à les garder pour lui. À cause de son comportement, je me mis à le haïr et à le mépriser. Mais il ne tarda pas à mourir. Son successeur fut tout à fait différent. C’était un homme bon, pieux, charitable et détaché des plaisirs de ce monde. Je l’ai aimé comme je n’ai jamais aimé quelqu’un d’autre. Je restai avec lui jusqu’à ce qu’il fut sur le point de mourir.

À sa mort, je lui demandai : « À qui me recommandes-tu mon père ? » – « Mon fils, je ne connais qu’une seule personne qui me ressemble et de qui tu peux apprendre. Cette personne se trouve à Mossoul, en Irak. Vas et trouve-la. »

Je me rendis chez la personne indiquée et lui exposai l’objet de ma visite. Elle accepta que je demeure chez elle et que j’apprenne sous sa conduite. Cet homme aussi était bon et pieux. Je demeurai chez lui un certain temps jusqu’à ce qu’il fut sur le point de mourir.

Je lui demandai alors de me confier à quelqu’un d’autre pour parfaire mon éducation spirituelle. Il m’indiqua la demeure d’un moine à Nassibin. Je me rendis à cet endroit et trouvai l’homme que je cherchais. Après avoir écouté l’objet de ma visite, il accepta de me prendre à son service. Au cours de mon séjour chez ce vieux moine, j’eus l’occasion d’apprécier sa bonté et sa piété. Je restai avec lui jusqu’à ce qu’il mourut à son tour. Avant de quitter ce monde, il eut, cependant, l’amabilité de me confier à un autre moine établi à `Ammuriya, du côté de Byzance.

À la mort du moine de Mossoul, j’allai à la recherche de son coreligionnaire de `Ammuriya. Je le trouvai et lui rapportai les recommandations du défunt moine de Mossoul. Il m’accueillit chaleureusement et m’accepta à son service. Je m’installai donc chez lui en emmenant avec moi les vaches et les brebis que j’avais acquises grâce à mon travail. Lorsqu’il fut sur le point de mourir, je lui demandai :

« À qui me recommandes-tu ô mon père ? » – « Ô mon fils ! Je ne vois personne ayant les qualités que tu recherches mais je sais qu’un prophète va apparaître, prêchant la religion d’Ibrâhîm عليه سلام. Son avènement est imminent. Il sortira du pays des Arabes et émigrera vers une terre plantée de palmiers située entre deux zones couvertes de pierres volcaniques.

Cet homme possède des signes particuliers par lesquels tu peux le reconnaître. Il refuse les aumônes mais accepte les cadeaux. Entre ses épaules, se trouve le sceau de la prophétie. Si tu le vois, tu le reconnaîtras aisément. Si tu trouves le moyen de rejoindre ce pays, n’hésite pas. »

Après la mort de ce moine, je demeurai à `Ammuriya jusqu’à l’arrivée de négociants arabes de la tribu des Kahb en Arabie. Je suis allé les voir en leur proposant de m’emmener en Arabie en échange des vaches et brebis que j’avais avec moi. Ils acceptèrent ma proposition et je partis avec eux. Or, en cours de route, ils trahirent leurs engagements et me vendirent à un juif de Wâdi Al-Qurâ. Je restai chez lui jusqu’à ce qu’un de ses cousins des Banû Qurayda vienne lui rendre visite et m’achète pour me prendre à son service. C’est ainsi que je parvins à Médine.

L’homme qui m’avait acheté possédait une palmeraie à Yathrib. J’étais chargé de son entretien. Un jour, alors que j’étais sur le sommet d’un palmier, j’entendis mon maître, assis dans le jardin, discuter avec un de ses cousins. Ce dernier lui disait : « Maudits soient les Banû Qâhila – les Aws et les Khazraj – : ils se sont rassemblés à Quba autour d’un homme venu de la Mecque qui prétend être prophète… » En écoutant ces paroles, je me mis à trembler et faillis tomber sur mon maître assis sous le palmier. Je descendis précipitamment de l’arbre en demandant à l’homme de répéter ce qu’il venait de dire. Mon audace déplut à mon maître qui me donna un coup de poing en me disant : « Ceci ne te concerne pas, retourne à ton travail ».

Je remontai sur le palmier et repris mon travail. Le soir venu, je pris avec moi une quantité de dattes que j’avais pu économiser et je partis à la recherche du Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم. Arrivé à Qubâ où celui-ci s’était établi, je le trouvai avec un groupe de ses compagnons رضي الله عنه. Je me suis adressé à lui en ces termes : « J’ai appris que tu étais un saint homme et que tes compagnons sont étrangers à cette ville et ont besoin d’aide. Voici de la nourriture que j’envisageais de donner en aumône, je crois que vous en avez besoin plus que d’autres. ».

Le Prophète صلى الله عليه و سلم avança le sac de dattes vers ses compagnons رضي الله عنه et leur dit : « Mangez. » Quant à lui, il s’abstint de manger. Voyant cela, je me suis dit : « Voilà un premier signe ». Après son déplacement de Qubâ à Médine, je revins voir le Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم en apportant avec moi une autre quantité de dattes que j’avais économisées sur mes parts. Je lui dis : « J’ai remarqué que tu ne mangeais pas les aumônes. C’est pourquoi je t’ai apporté cette quantité de dattes comme cadeau. » Il en mangea cette fois-ci et invita ses compagnons رضي الله عنه à en faire de même. Je fus réjoui par ce geste et me suis dit : « Par Dieu, il mange ce qui lui est offert comme cadeau. C’est le deuxième signe. ».

Quelque temps après, je revins le voir alors qu’il était à Al-Baqî` pour l’enterrement d’un de ses compagnons. Je le vis assis, drapé de deux manteaux, au milieu de ses compagnons. Je le saluai et il me rendit mon salut. Je me mis alors à regarder le haut de son dos, dans l’espoir de voir le sceau de la prophétie, ce qui attira son attention. Devinant ma pensée, il ôta l’un de ses manteaux, et je vis entre ses épaules le fameux sceau de la prophétie, tel que décrit par le vieux moine. Je l’entourai de mes bras et l’embrassai en pleurant. Il m’invita à m’asseoir et me demanda de lui relater les péripéties vécues avant ma venue à Médine. À la fin de mon récit, il me souhaita la bienvenue et m’accueillit parmi ses compagnons رضي الله عنه.

À partir de ce jour, je devins un des familiers des cercles d’enseignement du Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم. Je ne le quittai plus. Cependant, n’étant pas encore affranchi de l’esclavage, je ne pus assister aux batailles de Badr et de Uhud. Plus tard, l’Envoyé de Dieu صلى الله عليه و سلم et ses compagnons رضي الله عنه m’aidèrent à m’affranchir de mon maître en me donnant l’argent nécessaire pour cela. »

Telle fut la quête passionnée de ce compagnon pour la vérité, une quête qui trouvera son aboutissement à Médine où Salmân venait de trouver son maître spirituel. II ne quittait plus l’entourage du Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم, maintenant qu’il avait trouvé ce qu’il cherchait depuis longtemps, depuis qu’il avait tout abandonné dans ce bas monde pour écouter les appels de la vérité et suivre la quête de son âme.

À Médine, il sera le compagnon inséparable d’Abû Ad-Dardâ, un autre disciple du Prophète صلى الله عليه و سلم. Il habitera chez lui et partagera avec lui sa vie sobre et ascétique. Les deux hommes étaient célèbres pour leur détachement des plaisirs de ce monde et leur piété. Un jour, Salmân reprocha à Abû Ad-Dardâ son excès de mortification, celui-ci priait la nuit et jeûnait le jour. Il essaya de lui faire rompre son jeûne, mais en vain. Abû Ad-Dardâ s’en défendit en ces termes :

« Voudrais-tu m’interdire de jeûner et d’adorer mon Seigneur ? » Salmân lui répondit par une parole du Prophète صلى الله عليه و سلم: « Tes yeux ont un droit sur toi de même que ton épouse. Jeûne et mange. Prie la nuit et dors. »

Apprenant cela, le Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم dira : « Salmân a fait preuve de plus de perspicacité. » Salmân Al-Fârisî était très aimé et estimé de l’Envoyé de Dieu qui le considérait comme un membre à part entière de sa propre famille. Un jour, en effet, alors que les Ansârs et les Muhâjirîn revendiquaient les uns et les autres l’appartenance de Salmân à leur communauté, le Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم s’adressa à eux en ces termes :

« Salmân fait partie de notre famille. »

 

Salmân Al-Fârisî était devenu un des compagnons les plus proches du Messager de Dieu. Son statut d’étranger et de pauvre l’avait amené à se rapprocher de plus en plus du Prophète qu’il quittait rarement. C’est ainsi qu’il faisait partie des gens de la Sufa (ahl as-suffa), ces pauvres parmi les musulmans qui habitaient une aile de la mosquée et passaient leur temps dans l’adoration du Seigneur. Le Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم pourvoyait aux besoins de ces hommes parmi lesquels se trouvait notre illustre Salmân Al-Fârisî.

Mais celui-ci n’était pas qu’un adorateur tourné vers la méditation, c’était aussi un homme d’action doué de surcroît d’une très grande intelligence en matière de stratégie militaire. Lors de la fameuse bataille des tranchées, il donnera un magistral aperçu de son génie et de sa tactique inconnue jusque-là chez les Arabes.

Ce jour-là, plus de 20.000 infidèles issus des tribus de Quraysh et de Ghatafân, et dirigés par Abû Sufyân et `Uyayna Ibn Hisn, marchèrent sur Médine qu’ils voulurent prendre d’assaut avec la complicité des juifs des Banû Qurayda. Jamais les musulmans ne furent confrontés à un danger d’une si grande ampleur. Ils en furent tellement surpris qu’une grande frayeur s’empara d’eux et ils en arrivèrent à succomber au désespoir. Le Coran nous a dépeint cette scène en ces termes :

 

{Quand ils vous vinrent d’en haut et d’en bas (de toutes parts), et que les regards étaient troublés et les cœurs remontaient aux gorges, et vous faisiez sur Dieu toutes sortes de suppositions. Les croyants furent alors éprouvés et secoués d’une dure secousse. } [ Sourate 33 - Versets 10-11 ]

 

Cette expédition des « coalisés » comme l’appela le Coran, visait la neutralisation définitive du sanctuaire médinois avant que celui-ci ne se fortifie et ne propage l’islam dans la péninsule arabique. Pour arriver à ce but, les tribus arabes ameutèrent tous ceux qui étaient en mesure de combattre et qui avaient un compte à régler avec cette religion qui venait menacer leurs croyances et leurs intérêts. Les juifs des Banû Qurayda établis à Médine participèrent à ce complot en prenant sur eux la tâche perfide d’attaquer les musulmans de l’intérieur. Le Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم rassembla alors ses compagnons رضي الله عنه et se concerta avec eux sur l’attitude à adopter en ces circonstances exceptionnelles. La décision fut prise à l’unanimité de résister aux coalisés et de soutenir leur siège. Mais comment ? Et avec quels moyens ? La question taraudait l’esprit du Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم et de ses compagnons. Il est vrai que c’était la première fois que les musulmans se trouvaient confrontés à un siège.

D’habitude, les batailles se déroulaient en plein air avec l’avantage qu’avaient les deux adversaires de se déployer et de se mouvoir comme bon leur semblait :

Là, un seul adversaire pouvait se permettre ce luxe. Quant à l’autre, il n’avait d’autre choix que de se trouver acculé à se défendre. Alors que le Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم réfléchissait aux moyens à entreprendre pour défendre la ville, un homme à la taille longue et aux cheveux touffus se présenta à lui et lui dit :

« Ô Messager de Dieu ! La ville est bien protégée sauf certains endroits par où l’ennemi peut s’infiltrer et nous surprendre.

Je crois qu’il serait plus prudent que nous creusions des tranchées en ces endroits afin d’empêcher les assaillants d’arriver jusqu’à nous. C’est ainsi qu’on faisait chez nous en Perse. »

Le Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم approuva cette idée très lumineuse et donna l’ordre de la mettre en oeuvre. Aussitôt, les musulmans se mirent à creuser avec un enthousiasme et une volonté extraordinaires. L’homme en question n’était autre que notre compagnon Salmân Al-Fârisî. L’idée qu’il proposa au Prophète صلى الله عليه و سلم était inconnue jusque là chez les Arabes. Elle allait surprendre les coalisés et les désarçonner en les obligeant à abandonner leur funeste projet.

Les compagnons se mirent donc à creuser des tranchées afin de dissuader les ennemis d’attaquer leur ville. Le Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم lui-même se mit à la tâche. Au cours des travaux, certains compagnons découvrirent une roche épaisse et dure qui les empêchait de creuser davantage. Ils tentèrent de la casser mais sans succès. Celle-ci semblait très solide. Salmân s’en alla voir le Prophète صلى الله عليه و سلم pour lui demander l’autorisation de contourner cet obstacle un peu plus loin.

L’Envoyé de Dieu retourna avec son compagnon vers l’endroit indiqué et jeta un coup d’œil sur là roche. Il se fit apporter ensuite une pioche et demanda à ses compagnons de s’éloigner des éventuels éclats qui pouvaient s’en dégager.

Il saisit alors la pioche de ses deux mains bénies, prononça le nom de Dieu et donna un grand coup sur la roche qui se fissura et dégagea des étincelles, ainsi qu’une vive lumière qui se propagea à l’horizon. Salmân témoignera qu’il a vu cette lumière éclairer les extrémités de Médine et le Messager de Dieu de s’écrier :

« Dieu est grand ! On m’a donné Les clefs de la Perse. Je viens de voir les palais de Hirâ et les villes de Chosroês éclairés et ma communauté conquérante. »

Il donna un autre coup de pioche et la roche se fissura davantage. Une autre lumière s’en dégagea et se propagea à l’horizon. Le Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم s’écria de nouveau :

« Dieu est grand ! On m’a donné les clefs de l’empire byzantin.  Je viens de voir les palais muges éclairés et ma communauté conquérante. »

Au troisième coup, la roche s’effrita et une lumière très vive s’en dégagea, suscitant les cris de louange et de bénédictions des musulmans. Le Prophète صلى الله عليه و سلم les informa qu’il venait de voir les palais de Damas, de Sanaa et de l’Abyssinie éclairés et sa communauté conquérante. Les musulmans, ajoutera Salmân رضي الله عنه, crièrent avec une grande ferveur :

« Voilà ce que nous a promis Dieu ainsi que Son Messager. Dieu et Son Messager tiennent parole. »

 

      Notre compagnon Salmân vivra longtemps. Il verra l’islam conquérir l’empire perse, les possessions byzantines en Égypte et en Syrie et porter l’étendard du tawhîd (l’unicité divine) dans toutes les contrées du monde. Mieux encore, il sera lui-même le gouverneur d’Al-Madyan, une ville de l’empire perse.

Mais n’anticipons pas les choses et restons encore à Médine où les musulmans venaient de terminer de creuser les tranchées. En arrivant devant la ville qu’ils voulaient prendre d’assaut, les coalisés restèrent figés en voyant ce moyen de défense inconnu jusque-là parmi les Arabes.

Ils avaient beau essayé de trouver une faille dans le système de défense de la ville, mais en vain, d’autant plus que les juifs des Banû Qurayda, sur lesquels ils comptaient pour les aider de l’intérieur, avaient fini par se désister.

Alors, en désespoir de cause, après un mois de siège, et une nuit de violente tempête qui souleva leurs tentes et dispersa leurs hommes et leurs montures, Abû Sufyân et `Uyayna Ibn Hisn, les deux chefs de l’expédition, décidèrent de lever le siège et de retourner à la Mecque, le profil bas et l’arrogance écorchée.

Après la mort de l’Envoyé de Dieu صلى الله عليه و سلم, Salmân fut l’objet du respect et de la considération de tous les califes. Sous le califat de `Umar, on lui confia le poste de gouverneur d’Al-Madyan dans la province de Perse qu’il connaissait si bien, puisqu’il en était originaire. Mais cette fonction officielle n’était pas pour plaire à Salmân à qui le Messager de Dieu avait appris à mépriser ce bas monde et à ne pas se laisser tenter par ses ornements. Il refusa donc le poste.

Mais `Umar avait aussi ses raisons. Il ne voulait confier le poste de gouverneur qu’à ceux en qui il avait confiance, c’est-à-dire ceux qui étaient dignes. Il insista donc pour que Salmân accepte ce poste.

Hishâm Ibn Hassan rapporte que le salaire de Salmân était de cinq mille dirhams, mais celui-ci n’en prenait rien et préférait manger les fruits de son labeur. Mieux encore, il ajouta qu’on le voyait s’adresser à 30.000 personnes, assis sur la moitié d’un drap et portant l’autre comme habit. »

Notre compagnon parlait de lui-même en disant :

« J’achète pour un dirham des joncs, je les tresse, en fais des paniers puis les vends à trois dirhams. Je garde un seul dirham des ventes pour en acheter d’autres joncs, j’en donne un en aumône et je dépense le troisième pour subvenir aux besoins de ma famille. J’aurais toujours agi ainsi, si `Umar ne me l’avait pas interdit. »

Ainsi était Salmân et ainsi l’avait formé l’école du Prophète صلى الله عليه و سلم.

Un jour, alors qu’il était toujours gouverneur, il rencontra un voyageur venant de Damas qui portait des sacs contenant des figues et des dattes. Voyant l’aspect très modeste de Salmân, l’homme crut avoir affaire à un portefaix ou à un pauvre soucieux de gagner quelques pièces en portant des charges.

II appela donc Salmân et lui dit : « Porte-moi ceci.» Salmân s’exécuta sans rien dire. En cours de route, ils rencontrèrent des gens que Salmân connaissait. Il les salua et ceux-ci lui rendirent son salut en ces termes : « Que la paix soit sur toi ô émir. » Le voyageur crut à une plaisanterie, à une méprise ou à toute autre chose, sauf à ce que son porteur soit émir.

Mais au fur et à mesure que les gens saluaient Salmân en l’appelant émir, il sentit une certaine gène l’envahir et il devint tout confus. Il comprit alors qu’il avait affaire au gouverneur d’Al-Madyan en personne. Ne sachant comment s’excuser, il pria Salmân de le laisser reprendre sa charge mais celui-ci refusa et insista pour la porter à destination. La piété et l’ascétisme de cet homme étaient tels qu’il était difficile de le dissocier du plus modeste de ses administrés.

 

C’était un sage parmi les sages, car seuls ceux qui possèdent la sagesse peuvent résister à l’arrogance et à la condescendance qu’induit l’ivresse du pouvoir. `Umar qui avait une bonne connaissance de la nature humaine ne s’y trompa pas en lui confiant la responsabilité de la province d’Al-Madyan. Sous son gouvernement, cette ville nouvellement conquise prospéra et l’islam s’y propagea à une vitesse extraordinaire. Sa sagesse, sa justice et sa piété y étaient pour beaucoup dans la propagation de l’islam en Perse.

Et les jours passèrent, notre pieux compagnon, devenu un vénérable vieillard aux cheveux et à la barbe blanchis par le temps, s’apprêtait à rejoindre le bien-aimé Muhammad صلى الله عليه و سلم et ses compagnons dont l’absence lui pesait. Et pourtant, le voilà qu’il pleurait sur son lit de mort. À Sa`d qui lui demandait les raisons de son chagrin, alors que le Messager de Dieu صلى الله عليه و سلم est mort satisfait à son égard, il répondit :

« Par Dieu, je ne pleure pas parce que je crains la mort ou parce que j’aime la vie. Mais je me suis souvenu de ce que le Messager صلى الله عليه و سلم nous a dit : « Que chacun de vous prenne de la vie ce que prend un voyageur comme provisions. » Or, me voilà entouré de toutes ces richesses. »

Sa`d dira : « Je regardai autour de moi et je ne vis qu’une grande écuelle et un récipient pour les ablutions. » Le jour de sa mort, il appela son épouse et lui dit : « Apporte-moi le dépôt que je t’ai confié. » Il s’agissait d’un sac contenant du musc qu’il gardait précieusement depuis de nombreuses années avec l’intention d’en être lavé le jour de sa mort. Elle le lui apporta ainsi qu’un verre d’eau selon ses dernières volontés. Il prit le musc le versa dans le verre d’eau et le mélangea avec son doigt. Ensuite, il tendit le verre à son épouse en lui disant : « Répands le musc autour de moi car je vais recevoir des créatures de Dieu qui ne mangent pas de nourriture mais aiment le parfum. » À la fin, il la pria de fermer la porte et de le laisser seul. À son retour, il était déjà mort. La quête passionnée de cette âme venait de trouver son aboutissement final après un long parcours fait de privations et de sacrifices en ce bas monde.

{ Ô toi, âme apaisée, retourne vers ton Seigneur, satisfaite et agréée. Entre donc parmi Mes serviteurs, et entre dans mon paradis. } [ Sourate 90 - Versets 27 à 30 ]

 

Tiré du livre les compagnons du Prophète (tome 1)

Les premiers hommes de ‘Islam de Messaoud abou Oussama

9 décembre 2014

Le Ghusl

 

بسم الله الرحمن الرحيم

 

Sheykh El Albani رحمه الله

 

gifs puces bullets   Le lavage majeur (Al Ghusl) veut dire :

Que l’eau doit laver l’entièreté du corps et il est légiféré (mashru’), conformément à la parole d’Allah عز و جل :

{ Et si vous êtes pollués ‘junub’, alors purifiez-vous (par un bain) }  (coran, 5 :6).

Ainsi que sa parole :

{ Et il t’interrogent sur la menstruation des femmes. Dis : « C’est un mal. Eloignez-vous donc des femmes pendant les menstrues, et ne les approchez que quand elles se sont pures. » [...] } (coran, 2 :222)

 

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gifs puces bullets  Quand le lavage majeur (Al Ghusl) est obligatoire ? gifs puces bullets

 

Il est impératif de se laver (faire le ghusl) dans les cas suivants :

 

gifs puces bullets S’il y a éjaculation par désir, que cela soit pendant le sommeil ou l’éveil, que cela soit pour l’homme ou pour la femme. Conformément au hadith : «  L’eau est pour l’eau (le sperme) » [Sahih selon Albany]. Ainsi que le hadith suivant : « Oumm Soulaym a dit : « Ô Messager d’Allah ! Allah ne se gêne point de la vérité, est-ce que la femme doit se laver si elle fait des rêves (érotiques). » Il dit : « Oui, si elle voit le liquide.» » [Boukhary, Mouslim]

Mais si le sperme sort sans désir mais plutôt à cause d’une maladie ou du froid ; dans ce cas, le lavage majeur (al ghusl) n’est pas obligatoire, il nous est rapporté du Prophète صلى الله عليه و سلم , d’après Ali رضي الله عنه « Si le liquide (sperme) sort en effusion alors lave-toi » [Abou Daoud, Sahih selon Albany]

 

gifs puces bullets Lors de contact entre les deux organes sexuels. D’après la parole d’Allah عز و جل

{Et si vous êtes pollués ‘junub’, alors purifiez-vous (par un bain)}  (coran, 5 :6)

L’imam Shafi’i رحمه الله a dit : « Dans la langue arabe le mot ‘Janâba’ (état d’impureté majeure) signifie réellement le coït ‘Al-janâba’ (rapport intime) même s’il n’y a pas d’éjaculation. Si on dit untel a commis avec une telle, cela veut dire qu’il  a fait le coït même s’il n’a pas éjaculé. »

 

gifs puces bullets La fin de période chez les femmes. Allah عز و جل a dit :

{Et ils t’interrogent sur la menstruation des femmes. Dis : « C’est un mal. Eloignez-vous donc des femmes pendant les menstrues, et ne les approchez que quand elles se sont pures. » [...]} (coran, 2 :222)

 

gifs puces bullets La mort d’un musulman. Il y a unanimité chez les savants pour dire que le lavage du musulman mort est une obligation.

 

gifs puces bullets Si on se convertie à l’islam. Lorsque Thumama Al-Hanafi رضي الله عنه se converti, il alla faire le bain rituel (al ghusl) et pria deux unités de prière (raka’tayn), Alors le Prophète صلى الله عليه و سلم  dit : « L’islam de votre frère est bon »

 

gifs puces bullets Le jour du Vendredi. Le Prophète صلى الله عليه و سلم a dit : « Tout musulman doit accomplir le lavage majeur (Ghusl), porter le meilleur de ses habits et se parfumer s’il a de quoi le faire, le jour du vendredi. » [Boukhary, Mouslim]

 

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gifs puces bullets  Quand le lavage majeur (Al Ghusl) est recommandé ? gifs puces bullets

 

gifs puces bullets Pour les deux fêtes (Aïd-ayn)

 

gifs puces bullets Pour celui qui a lavé un mort

 

gifs puces bullets Entre chaque coït (rapport intime)

 

gifs puces bullets Pour la femme qui a des métrorragies  pour chaque prière

 

gifs puces bullets Pour celui qui a enterré un non musulman

 

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gifs puces bullets  Quels sont les actes permis et interdit pour celui qui est en état d’impureté ‘janaba’ ? gifs puces bullets

 

gifs puces bullets Permis : Réciter le coran, toucher le coran, lire le coran

 

gifs puces bullets Interdit : Faire la prière, tourner autour de la Ka’ba (Tawaf)

 

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gifs puces bullets  Les piliers du lavage majeur ‘al Ghusl’ gifs puces bullets

 

Le lavage majeur ‘al ghusl’ légitime n’est vraiment effectué que si deux conditions sont remplies :

 

gifs puces bullets L’intention : Car c’est l’intention qui distingue l’adoration de toute autre habitude ‘’Âda’, et c’est une action qui n’est faite que par le cœur, et beaucoup de gens on l’habitude de la prononcer à haute voix, ils font là une innovation illégitime. Il faut donc l’abandonner et s’en éloigner.

 

gifs puces bullets Le lavage de tous les membres : Allah عز و جل a dit :

{Et si vous êtes pollués ‘junub’, alors purifiez-vous (par un bain)} (coran, 5 :6)

 

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gifs puces bullets  Les Sounna liés au lavage ‘ghusl’ gifs puces bullets

 

gifs puces bullets Dire Bismile (Au nom de Dieu)

 

gifs puces bullets Se laver les mains trois fois

 

gifs puces bullets Se laver avec la main gauche les parties génitales

 

gifs puces bullets Faire ses ablutions complètement comme pour la prière

 

gifs puces bullets Verser trois fois de l’eau sur la tête en frictionnant (frottant) les cheveux pour que l’eau pénètre jusqu’aux racines

 

gifs puces bullets Puis verser l’eau sur tout le corps en commençant par le côté droit supérieur, ensuite côté gauche supérieur, puis côté droit inférieur et finalement le côté gauche inférieur. Essayer de bien frotter les aisselles, l’intérieur des oreilles, le nombril, les orteils et tout ce qui peut être nettoyé.

 

Il nous est rapporté de ‘Aisha رضي الله عنها la mère des croyants : «  Que le Messager d’Allah   lorsqu’il faisait le lavage majeur ‘ghusl’ pour ce purifier de l’état d’impureté majeur ‘janâba’, commençait par se laver les mains puis il versait avec sa main droite de l’eau sur la main gauche pour laver sa verge. Puis il faisait ses ablutions comme pour la prière. Ensuite, il puisait de l’eau  et frictionnait ses cheveux jusqu’aux racines. Puis lorsqu’il était sûr que l’eau touchait sa peau, il versait de l’eau sur sa tête à trois reprises puis versait de l’eau sur tout son corps. » [Boukhary, Mouslim]

 

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gifs puces bullets Spécificité pour les femmes gifs puces bullets

 

gifs puces bullets Si elle a des tresses, elle n’est pas obligée de les défaire pour le lavage de l’impureté majeur ‘janâba’, il suffit qu’elle verse 3 fois de l’eau sur les cheveux et que l’eau atteigne la racine des cheveux.

 

gifs puces bullets Alors, qu’elle doit les dénouer pour le lavage des menstrues

 

gifs puces bullets Il est recommandé pour la femme qui se purifie des menstrues (ou lochies)  qu’elle prenne un morceau de coton ou autre, d’y mettre du musc ou parfum et qu’elle le passe à l’endroit où le sang à coulé pour parfumé l’endroit et enlever la mauvaise odeur du sang.

 

Extrait de La description des ablutions du Prophète صلى الله عليه و سلم… », éditions Al-Sunna, Fiqh Al-Sunnah, Sayid Sabiq  & Cheikh Albany

 

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9 décembre 2014

La différence entre un prophète et un messager

 

بسم الله الرحمن الرحيم

 

Ibn Taymiya رحمه الله a dit: « Le prophète est une personne informée par Allah, qui puise dans une source divine. Si, en plus, il est envoyé à ceux qui violent l’ordre d’Allah pour leur transmettre un message de ce dernier, il est alors appelé messager. Si, en revanche, il applique la loi de son prédécesseur et n’est envoyé à personne, il est alors un simple prophète« . (An-Noubouwwat p.255)

 

Il رحمه الله dit aussi : « Ce qui est correct, c’est que le messager est celui qui a été envoyé à des gens mécréants, et le prophète est celui qui a été envoyé à des gens croyants à une loi apportée par un prophète antérieur, pour les instruire et les gouverner. C’est dans ce sens que le Très Haut a dit:

 

{Nous avons fait descendre la Thora dans laquelle il y a guide et lumière. C’est sur sa base que les prophètes qui se sont soumis à Allah, ainsi que les rabbins et les docteurs jugent les affaires des Juifs.} (5/44) ».

 

Al-Albânî رحمه الله a dit: « Le prophète est celui qu’Allah a chargé de rappeler et d’appuyer des prescriptions d’origine divine [char'] déjà révélées avant lui. Quant au messager, c’est celui que Allah a envoyé avec des prescriptions d’origine divine, soit que celles-ci soient nouvelles en soi, soit qu’elles avaient été révélées à un autre messager ».

 

 gifs puces bullets Le premier prophète [Nabiy] est Adam عليه سلام

 

Abû Umâma رضي الله عنه  rapporte ainsi avoir posé les questions suivantes au Prophète صلى الله عليه و سلم :

 

« Ô Prophète d’Allah, quel homme a été le premier prophète ?

 

C’est Adam.

 

- Ô Prophète d’Allah, Adam, un prophète ?

 

Oui, un prophète, auquel Allah a parlé ; Il l’a créé de Sa Main, ensuite y a insufflé l’âme puis lui a dit: « Adam, avance ».

 

- Ô Messager d’Allah, quel a été le nombre total de prophètes [Nabiy]?

 

Il y a en eu 124 000 ; 315 parmi eux ont été messagers…« .

 

(Silsilat ul-ahâdîth as-sahîha 6/359-360, sahîh li ghayrihi d’après Al-Albânî رحمه الله )

 

 

gifs puces bullets Le premier messager [Rasoûl] est Noûh عليه سلام

 

D’après Anas Ibn Malik رضي الله عنه, le prophète صلى الله عليه و سلم a dit au sujet de l’intercession lors du jugement dernier: « Les gens iront chez Adam pour lui demander d’intercéder en leur faveur auprès d’Allah, mais celui-ci s’excusera en leur disant: « Allez chez Nouh le premier envoyé d’Allah… »« . (Al-Boukhâri)

 

Le Prophète صلى الله عليه و سلم a dit: « Le premier prophète à avoir été nommé messager fut Nouh ». (Silsilat ul-ahâdîth as-sahîha, n° 1289, sahîh bi-sh-shâhid)

 

Tout messager est prophète, mais pas forcément l’inverse

 

Le prophète est aussi messager s’il a reçu d’Allah un ensemble de prescriptions qui est nouveau (char’ jadîd) :

 

- soit que cet ensemble de prescriptions soit nouveau par rapport à l’humanité tout court ; ce fut les cas de Ibrahim عليه سلام, de Mousa عليه سلام, de Issa عليه سلام et de Mohammed صلى الله عليه و سلم

 

- soit qu’il soit nouveau par rapport au peuple vers lequel ce prophète est dépêché ; ce fut le cas de Ismaël, dont Allah dit

 

{Et mentionne Ismaël, dans le Livre. Il était fidèle à ses promesses; et c’était un Messager et un prophète} (Coran 19/54)

 

Les prescriptions que Ismaël a apportées aux habitants de l’Arabie n’étaient pas nouvelles dans l’absolu mais étaient constituées de ce que son père Ibrahim عليه سلام avait apporté ; cependant ces prescriptions étaient nouvelles par rapport aux habitants de l’Arabie, auprès de qui il était messager par Allah [mab'ûth].

9 décembre 2014

L’histoire de Adam عليه سلام en Vidéo

 

بسم الله الرحمن الرحيم

 

Voici en vidéo, un extrait des « histoires des prophètes » avec l’histoire de Adam عليه سلام, raconté par le sheykh Nabi el-Awadi حفظه الله

 

 Vous avez 2 épisodes divisés chacun en 3 parties :

 

EPISODE 1

 

Les Histoires des Prophètes E01 [Adam] - part 1/3 vost fr

 

Les Histoires des Prophètes E01 [Adam] - part 2/3 vost fr

 

Les Histoires des Prophètes E01 [Adam] - part 3/3 vost fr

 

EPISODE 2

 

Les Histoires des Prophètes E02 [Adam] - part 1/3 vost fr

 

Les Histoires des Prophètes E02 [Adam] - part 2/3 vost fr

 

Les Histoires des Prophètes E02 [Adam] - part 3/3 vost fr

9 décembre 2014

Quelques raisons qui provoquent le châtiment de la tombe

 

بسم الله الرحمن الرحيم

 

Par L’Imâm Ibn Qayyim al-Djawziyyah رحمه الله

 

 

Deux points de vue sont concevables [dans ce qui provoque le châtiment de la tombe] : « L’abrégé » et « le détaillé ».

 

- Le premier qui est « l’abrégé » est :

 

Les gens qui seront châtiés à cause de leur méconnaissance d’Allah عز و جل, la désobéissance à Ses ordres et les péchés qu’ils commettent.

 

Car Allah ne châtie pas une âme qui L’a connu, L’a aimé, a obéi à Ses ordres et s’est abstenue de Ses interdits, ni même le corps ne sera châtié, car ce châtiment n’est qu’une traduction de la colère contre Son sujet.

 

Tout pécheur qui aura courroucé Allah عز و جل en ce monde sans se repentir et meurt ainsi, subira le châtiment dans le « Barzakh » [monde intermédiaire entre ce bas monde et l'au-delà] qui sera en fonction de ce qu’il aura avancé.

 

 - Le deuxième qui est « le détaillé » :

 

Certes le Prophète صلى الله عليه و سلم nous a informé au sujet de ces deux hommes qui subiront un châtiment dans leur tombe, dont l’un était dû au fait qu’il colportait les propos des gens [al-Namîmah], et l’autre délaissait le soin de ne pas être souillé par l’urine.

Ainsi, il a délaissé l’obligation de la purification [at-Tahara], et l’autre était la cause de discorde et de haine entre les gens dues à sa langue quand même celle-ci était véridique.

 

Et certes, la calomnie, le mensonge, la diffamation et la médisance [entre ces gens] sont la cause d’un grand châtiment, tout comme le délaissement du soin de ne pas être souillé par l’urine qui est à l’exemple du délaissement de la prière ; et la souillure de l’urine est parmi ses obligations et ses conditions d’où la raison d’un dure châtiment [pour cela].

 

Comme il est rapporté dans le hadîth de Chou’bah où le Prophète صلى الله عليه و سلم a dit :

 

« Et ceux qui agissent de la sorte, sont à l’image de ceux qui mangent la chair des gens »

 

et cela est la calomnie.

 

[...]

 

Et aussi le hadîth de Samarah [Ibn Djoundoub] dans le « Sahîh al-Bukhârî » qui mentionne la personne qui forge des mensonges, dont la gravité de ces mensonges atteint l’horizon, de celui qui lit le Qor’ân la nuit sans l’appliquer le jour, de ceux qui forniquent, hommes et femmes, de celui qui mange de l’intérêt, comme le Prophète صلى الله عليه و سلم en a témoigné [dans le Barzakh].

 

[...]

 

Et certes le Prophète صلى الله عليه و سلم nous a informé aussi de celui qui vola une ceinture du butin et qui a été transformée en ceinture de feu dans sa tombe, alors qu’il avait un droit sur ce butin [étant combattant]. Que dire alors de celui qui fraude injustement ?

 

=> Le châtiment de la tombe ['Adhâb ul-Qabr] résulte de la désobéissance du cœur, de l’oeil, de l’oreille, de la bouche, de la langue, du ventre, du sexe, de la main, du pied et de tout le corps.

 

* [Et aussi par] la calomnie, le mensonge, la médisance, le faux témoignage, le diffamateur de l’homme marié, le passé dans la discorde,

 

* celui qui appelle à l’innovation, les dires sur Allah et Son Prophète sans que la personne n’ait de connaissance sur le sujet, l’imprudent dans ses paroles, le fait de manger l’intérêt, celui qui dévore les biens de l’orphelin, le consommateur de bien illicite provenant des pots-de-vin et ce qui ressemble à cela.

 

* Celui qui mange les biens de son frère injustement ou les biens de son ami, le buveur de vin, le consommateur qui ingurgite l’agriculture interdite, la fornication, l’homosexualité, le voleur, le traite, le perfide, le trompeur, le malicieux.

 

* Celui qui prend l’intérêt ou le donne ou l’enregistre ou qui en témoigne,

 

* celui qui rend licite les choses ou se les rend licites,

 

* l’imposteur qui n’applique pas les obligations d’Allah et Ses interdits,

 

* celui qui nuit aux musulmans et suit ses vices,

 

* celui qui juge avec une loi autre que celle d’Allah, le savant [Muftî] qui prononce un avis basé sur autre que la Loi d’Allah,

 

* celui qui aide aux crimes et à l’agression,

 

* celui qui tue une âme qu’Allah a rendu sacrée, l’incroyant dans les interdits d’Allah,

 

* celui qui renie les qualités des Noms et Attributs d’Allah et l’athée en cela [...]

 

Kitâb « ar-Roûh » de L’Imâm Ibn al-Qayyim رحمه الله , p.211-213

9 décembre 2014

Qu’est ce que la Zakat ?

 

بسم الله الرحمن الرحيم

 

gifs puces bullets  Définition :

C’est l’adoration d’Allah, par le versement obligatoire d’une partie d’un bien spécifique pour une catégorie de personnes spécifiques.

 

gifs puces bullets Les biens concernés :

1- L’or

2- L’argent

3- Marchandises servant au commerce

4- Certaines bêtes d’élevages qui sont au pâturage (chameaux, bovins, ovins)

5- Certaines sortes de culture

 

gifs puces bullets Les conditions de la Zakat :

1- L’islam (être musulman)

2- Atteindre le seuil obligatoire

3- La possession du bien concerné par la zakat

4- L’écoulement d’une année ( calendrier lunaire ) sauf pour les cultures, il suffit qu’elles arrivent à terme

 

gifs puces bullets Le seuil a atteindre :

1- Or : 85 g (le prélèvement sera de 2,5 %) 

2- Argent : 595 g (le prélèvement sera de 2,5 %) 

3- Monnaie actuelle : valeur équivalent à 85 g d’or (le prélèvement sera de 2,5 %) 

4- Marchandise commerciale : valeur équivalent à 85 g d’or 

5- Chameaux : à partir de 5 chameaux 

6- Bovins : à partir de 30 bovins 

7- Ovins et caprins : à partir de 40 ovins

 

gifs puces bullets Petite astuce :

Pour connaître la somme à prélever en zakat de l’or, de l’argent ou de la monnaie actuelle, il suffit de diviser la somme voulue par 40.

Ex : Pour une somme de 10000 € (10000 ÷ 40 = 250) la zakat sera de 250 €

 

Inspiré du livre de cheikh Otheimine رحمه الله « charh el moumti’ »

9 décembre 2014

L’obligation de la Zakât

 

بسم الله الرحمن الرحيم

Shaykh Sâlih Al-Fawzân حفظه الله

 

Sachez, qu’Allah vous accorde ainsi qu’à moi le succès, qu’il est nécessaire de connaître en détails les règles de la Zakât, ses conditions, à qui elle est obligatoire et à qui elle revient, et quel en est le montant.

 

La Zakât est un des piliers de l’islam et de ses grands fondements, comme le montrent les preuves du Coran et de la Sunna.

 

Allah a lié la Zakât à la prière dans Son Livre en 82 endroits, ce qui montre sa grande importance et son lien fort avec la prière. Ceci, au point que le Véridique de cette Communauté et le successeur du Prophète صلى الله عليه وسلم, Abû Bakr As-Siddîq رضي الله عنه, a dit :

 

« Je combattrai celui qui dissociera la prière de la Zakât. »

 

Allah dit :

 

« Accomplissez la prière, acquittez la Zakât, et inclinez-vous avec ceux qui s’inclinent. » (Al-Baqarah : 43)

 

« Accomplissez la prière et acquittez la Zakât. » (Al-Baqarah : 110)

 

« Si par la suite ils se repentent, accomplissent la prière et acquittent la Zakât, alors ne leur faites aucun mal » (At-Tawbah : 5)

 

Et le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit :

 

« L’islam est bâti sur cinq : l’attestation qu’il n’y a de divinité digne d’être adorée qu’Allah et que Muhammad est le Messager d’Allah, l’accomplissement de la prière, l’acquittement le la Zakât, le pèlerinage à la Maison sacrée et le jeûne du mois de Ramadan. » (Al-Bukhârî et Muslim)

 

Les musulmans sont unanimes sur son caractère obligatoire, qu’elle est le troisième pilier de l’islam, la mécréance de celui qui renie son caractère obligatoire et le combat contre celui qui refuse de la donner.

 

Elle a été rendue obligatoire en l’an deux de l’Hégire.

 

Le Prophète صلى الله عليه وسلم envoya des agents pour la récolter et la recouvrer, afin qu’elle parvienne à ceux qui la méritent, ce qui fut aussi la sunna des califes bien guidés et des musulmans après eux.

 

La Zakât est un acte de bienfaisance envers les créatures d’Allah, c’est aussi une purification des biens de toute souillure, une protection contre les fautes et une adoration du Seigneur.

 

Allah dit :

 

« Prélève de leurs biens une aumône par laquelle tu les purifies et les élèves, et invoque pour eux. Ton invocation est un apaisement pour eux. Et Allah entend parfaitement et Il sait tout. » (At-Tawbah : 103).

 

De plus, c’est une purification des âmes contre l’avarice et une épreuve pour le riche qui doit se rapprocher d’Allah en donnant une partie de ce qu’il aime parmi ses biens.

 

Allah a rendu la Zakât obligatoire sur les biens qui apportent le réconfort et multiplient la prospérité et le profit, comme ce qui provient des troupeaux et des grains, des transactions commerciales comme l’or, l’argent ; et les biens destinés à la vente.

Allah a fixé le montant de la Zakât en fonction du labeur accompli pour obtenir le bien sur lequel on va s’en acquitter.

 

Il a rendu obligatoire de donner un cinquième de la valeur des trésors (découverts), un dixième de ce qui ne nécessite un effort qu’une des deux parties – ce qui est arrosé uniquement par la pluie – un vingtième de ce qui nécessite un effort des deux parties, et un quarantième de ce qui nécessite beaucoup d’efforts et de changements comme les espèces et les biens destinés à la vente.

 

Allah a nommé cette aumône Zakât car elle purifie (du verbe zakkâ, yuzakkî, purifier) l’âme et les biens.)

Ce n’est pas une amende ou un impôt qui diminue les biens et nuit à celui qui donne, au contraire elle augmente les biens d’une manière dont l’individu ne s’attend pas.

 

Le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit :

 

« Jamais des biens n’ont été diminués par une aumône. » (Muslim)

 

Dans la Législation, la Zakât est donc un devoir obligatoire sur un bien particulier, qui revient à une catégorie de gens donnés en un temps déterminé – qui est de posséder ces biens une année entière – sur les troupeaux, les espèces et les biens destinés à la vente ; lors de la récolte pour les cultures, le miel (il y a une divergence sur cet avis), donner une part des minerais (en dehors de l’or et de l’argent il y a une divergence) ; et le coucher du soleil de la nuit du ‘Îd pour Zakât Al-Fitr.

 

La Zakât est obligatoire au musulman s’il remplit cinq conditions :

 

1 – la liberté. La Zakât n’est pas obligatoire à l’esclave car il n’ a pas de biens propres, et ce qu’il possède appartient à son maître, ainsi sa Zakât doit être acquittée par son maître.

 

2 – Que le propriétaire des biens soit musulman. La Zakât n’est pas obligatoire au mécréant, on ne lui demande pas de s’en acquitter car c’est une adoration et une obéissance à Allah, et le mécréant ne fait pas partie de ceux qui adorent (se rapprochent) et obéissent à Allah. Ceci car la Zakât demande une intention (niyah, en toute pureté pour Allah) qui n’est pas présente chez le mécréant. Quant au fait de dire qu’elle lui est malgré tout obligatoire, qu’il est concerné par l’ordre d’Allah et qu’il sera châtié dans l’au-delà pour l’avoir délaissée, c’est un sujet de divergence entre les savants. Dans le hadith de Mu’adh ibn Jabal : « Appelle-les à attester qu’il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah et que Muhammad est le Messager d’Allah – puis il cita la prière – et s’ils t’obéissent en cela, apprends-leur qu’Allah leur a imposé un aumône prise de leurs riches et donnée à leurs pauvres. » (Al-Bukhârî et Muslim) Il a donc fait de l’islam une condition d’obligation de la Zakât.

 

3 – Posséder le minimum (Nisâb). Elle n’est donc pas obligatoire en deçà, et c’est une valeur connue dont le détail viendra (la valeur de 83g d’or), que le propriétaire soit jeune ou âgé, fou ou doué de raison, ceci car les preuves sont générales.

 

4 – Réellement posséder le bien et que celui-ci ne soit pas lié au droit d’un tiers. Il n’y a donc pas de Zakât sur les biens que l’on ne possède pas vraiment, comme l’argent acquis par une dette.

 

5 – Posséder ce bien pour la durée d’une année, d’après le hadith de ‘Â’ishah رضي الله عنها : « Pas de Zakât sur les biens pour lesquels une année ne s’est pas écoulée. » (Ibn Majâh)

 

Ceci pour tout ce qui ne sort pas de la terre comme les grains ou les fruits.

 

Par contre pour tout ce qui sort de la terre, il faut verser la Zakât lors de la récolte, et il ne faut pas attendre un an.

 

Cette durée n’est une condition que pour les espèces (l’argent), les troupeaux, les biens destinés à la vente, par facilité pour son propriétaire afin qu’il puisse pleinement faire fructifier ses biens.

 

Quant aux petits des troupeaux sur lesquels il faut payer Zakât et les bénéfices du commerce, le temps (pendant lequel il faut les posséder) est celui des biens desquels ils sont tirés, il n’est donc pas nécessaire d’attendre une année entière si la valeur des biens dont ils sont tirés a atteint le Nisâb.

Si ce n’est pas le cas, la période commence dès qu’on atteint le Nisâb.

 

Celui qui a prêté de l’argent à un pauvre, donne la Zakât sur cette somme une seule fois lorsqu’il la récupèrera, d’après ce qui est authentique des paroles des savants.

Mais s’il a prêté à un riche, il doit payer la Zakât sur cette somme chaque année.

 

Quant aux autres biens acquis et utilisés, il n’y a pas de Zakât dessus, comme les maisons habitées, les vêtements ordinaires, les meubles de la maison, les voitures et les bêtes montées et utilisées.

 

Quant aux biens destinés à la location, comme les voitures, les magasins et les maisons, il n’y a pas de Zakât sur le bien lui-même mais sur les bénéfices de la location, si cela atteint la valeur du Nisâb, seuls ou ajoutés aux autres biens possédés depuis un an.

 

Si celui qui doit d’acquitter de la Zakât meurt avant d’avoir pu le faire, ses héritiers doivent le faire pour lui, car c’est un devoir obligatoire qui ne disparaît pas avec la mort.

 

Cela reste une dette pesant sur le mort et dont il faut d’acquitter.

 

 

Source : Al-Mulakhas Al-Fiqhi p.229-232.
Shaykh Sâlih Al-Fawzân حفظه الله

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